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21/05/2014

Livres

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Voici deux livres instructifs. Le premier, celui du médecin Sauveur Boukris, parle de médicaments génériques: "A mon sens, la promotion des médicaments génériques est, à plus d'un titre, une véritable tromperie intellectuelle et scientifique. Affirmer que les génériques sont des copies conformes, c'est leurrer les malades et les médecins, et faire des pharmaciens les complices de cette fable. (...) Les génériques sont un modèle d'hypocrisie des pouvoirs publics (...), le "tout-générique" illustre la suprématie de l'économie sur la santé". Bien entendu, puisque votre mutuelle vous oblige de prendre le générique, l'idéal serait d'avoir effectivement les moyens de demander le médicament original..

 Le second, écrit par John Virapen, s'inscrit dans la catégorie des témoignages des derniers années sur les dérives dans lesquelles a sombré l'industrie pharmaceutique (Big Pharma) depuis la financiarisation des industries, mises en tutelle par les grands fonds d'investissement spéculatifs. Depuis 20 ans, le chiffre d'affaire est devenu le seul et unique objectif, au détriment de la santé des patients. Le but n'est plus de guérir, de soulager, de prévenir, mais de se créer d'immenses marchés artificiels pour vendre à des prix exorbitants des molécules souvent inutiles et aux dangers masqués le plus longtemps possible. L'auteur, ancien haut dirigeant d'une firme internationale, montre que 60% des médicaments prescrits sont inutiles. Ils sont vendus à un prix de 10 à 100 fois leur prix de revient à plus de 25 millions de bien-portants, au bénéfice de cette industrie devenue première au monde et qui corrompt à tous les niveaux: gouvernements, parlements, agences de santé, experts, sociétés scientifiques, médias médicaux. Il explique aussi, puisqu'il l'a constaté de l'intérieur, pourquoi il y a un tel silence parmi les cadres des firmes pharmaceutiques: les informations ne circulent pas, tout est cloisonné, feutré, et surtout contrôlé.  

Les chapitres sur la fausse théorie de la sérotonine et sur la molécule fluoxétine, sur la psychiatrisation de l'enfance et le fameux syndrome du déficit d'attention avec hyperactivité, sur le Prozac et la dépression, invitent à la réflexion et à la vigilance. "Il n'y a aucun lien entre sérotonine et dépression, et plus généralement, entre sérotonine et maladies mentales (...) Nous sommes incapables de déterminer le niveau moyen de sérotonine dans le tissus cérébral et encore moins de le localiser avec précision dans les différentes structures du cerveau." 

Selon les statistiques, la France est le premier pays consommateur d'antidépresseurs au monde, mais peut-être qu'il faudrait mettre cette performance en corrélation avec d'autres facteurs sociétaux. 

 

06/05/2014

Le bonheur et son business

 

011.jpgNous sommes tous d'accord qu'un état de bien-être (que parfois, en généralisant, on appelle bonheur, même si ces deux notions sont assez distinctes), affecte notre vie et notre santé. Conférences et séminaires, beaucoup plus nombreux aux US qu'en Europe, explorent les intersections innovantes entre le leadership et le bien-être (voici ici une étude sur la corrélation entre le bonheur et la réussite). La psychologie positive connaît un réel succès depuis presque une vingtaine d'années (des ouvrages de Seligman ont été traduits et publiés en France aussi..), et les mythes du bonheur se propagent allègrement, en se faisant une place dans notre conscience collective. Un de ces livres définit le bonheur comme consistant en émotions positives fréquentes et en une poursuite de buts tout au long de notre vie, quelque chose qui apporte plus de satisfaction que la réalisation d'objectifs matériels. Son auteur observe que nos conceptions du bonheur reposent sur nos expériences de vie, et que ce sont ces dernières qui nous poussent à sa recherche. Elle réalise une étude interculturelle sur les bénéfices du bonheur en analysant les réponses à 3 questions simples: Qu'est-ce qui rend les gens heureux? Combien le bonheur est-il important pour vous? Comment les gens peuvent-ils apprendre à mener des vies plus heureuses?
La science montre que nous devrions augmenter le quotient de bonheur de nos vies, car cela représente moins d'accidents cardiovasculaires, moins de décès prématurés, un système immunitaire plus résistant, des solutions plus créatives à nos problèmes. Bien entendu, il existe une composante génétique, et nous sommes programmés d'une certaine façon, le bonheur est finalement, un trait de personnalité, mais nous avons la capacité de nous adapter au positif  ("hedonic adaptation"), ainsi ce qui nous a rendus heureux à un moment donné, ne nous rend pas toujours heureux. Environ 40% de notre bonheur relèverait de notre seul pouvoir. En général, nous formulons notre bonheur en le liant à des événements précis: "quand" j'aurai des enfants, "quand" j'aurai un job, "quand" je rencontrerai la bonne personne, "quand" je serai riche, etc.. Il nous faudrait désapprendre la conception erronée de ce que le bonheur signifie, en réfléchissant plus profondément à notre idéal de vie.
 
Dans ce contexte, des instituts, des conseils, des organisations de santé s'empressent sur le marché avec le but affirmé d'aider les gens à réduire le stress, à gérer les émotions, à construire la résilience. Nous avons tous la capacité à être résilients face au changement ou à l'adversité, il faut seulement comprendre comment les interactions coeur/cerveau influencent la santé, le comportement, le bien-être. Il n'y a pas que des études, des livres, des conférences, des séminaires, mais aussi des jeux, des applications, comme celle-ci
Les nouvelles technologies facilitent énormément l'accès à la quantité appréciable d'information concernant la complexité du comportement humain à partir de la recherche sur le cerveau jusqu'à ses applications dans la santé, l'éducation, le business, les questions sociales. Cette information doit être transmise, partagée, comprise. C'est, d'ailleurs, ce que nous proposons avec CEFRO, mais sans faire du coaching..  
 

26/04/2014

Les biais sociaux

intelligence émotionnelle, biais sociaux, inconscient, comportement, cerveau, livreLes diverses études qui se sont intéressées à l'incidence des émotions sur la prise des décisions ont montré qu'une intelligence émotionnelle élevée permet de diminuer les biais comportementaux. 
Néanmoins, la même dimension émotionnelle peut avoir une influence multiple (positive ou négative) sur les mécanismes de décision. En 2005, Greenwich propose une classification selon deux critères: émotionnel / cognitif et individuel / collectif, dont il résulte quatre catégories de biais. Le biais cognitif individuel (ce qui est arrivé était inévitable et prévisible), le biais cognitif collectif (le conformisme collectif ou les croyances communes), le biais émotionnel individuel (la sur confiance des dirigeants, l'addiction, la peur, la cupidité, l'aversion liée aux pertes et aux regrets, la pensée magique, l'optimisme, l'orgueil), le biais émotionnel collectif (l'effet de panique, la pression des pairs). Le courant issu de l'économie et de la gestion considère que les émotions sont néfastes et qu'elles sont susceptibles d'induire des biais sur les décisions. Mais depuis une quinzaine d'années un autre courant se développe à partir de la découverte que le traitement émotionnel de l'information précède le traitement cognitif (Damasio, 1994). Dans ce contexte, l'intelligence émotionnelle représente un champ d'application très large dans le domaine du management: elle devrait avoir une incidence positive sur le leadership, sur la gestion du changement, sur l'adaptation professionnelle, sur la gestion des équipes, et on sait maintenant mesurer son effet sur la performance au travail, et sur le degré de satisfaction des cadres et des employés. 
Le site brainpickings.org présente un ouvrage récent qui nous invite à un voyage dans notre cerveau caché, celui qui est responsable de nos décisions les plus importantes, vues comme le résultat de biais sociaux inconscients. Son auteur, Shankar Vedantam, ancien éditorialiste au Washington Post, au Département du comportement humain, explique comment nos préjugés les plus imperceptibles se glissent à travers notre moi conscient, en menant à des erreurs cognitives subtiles, qui se situent en deçà de la lisière de notre conscience. Nos actions et nos intentions se trouvent souvent en désaccord, et cela va des erreurs financières basées sur des jugements inadéquats, au vote manipulé, ou aux conflits entre des peuples, des nations, des groupes.

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13/04/2014

Avril '14

Pour CEFRO

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