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25/02/2015

Le bore out

Rifkin livre.jpgDans un monde où l'emploi est rare et la quantité de travail insuffisante, les répercussions de ces aspects sur la santé psychologique et sur le bien-être en général sont de plus quantifiables. Au stress financier de se retrouver au chômage s'ajoute un autre stress, et celui-ci risque de produire des changements dans les traits, en principe stables, de la personnalité, et qui font les différences individuelles: l'agréabilité, la conscience, l'extraversion, l'instabilité émotionnelle, l'ouverture. Les femmes et les hommes réagissent différemment, comme le montre une étude récente: par exemple, l'agréabilité, particulièrement valorisée chez les femmes au travail, enregistre une baisse plus significative lorsqu'elles se retrouvent au chômage, tandis que la conscience diminue davantage chez les hommes sur la durée de leur chômage. Néanmoins, si ne pas avoir un emploi peut causer des dégâts, souvent en avoir un peut générer aussi de la souffrance. Le burn out est l'épuisement par la surcharge de travail, le bore out est l'épuisement par l'ennui au travail, et il peut entraîner la mort. Depuis quelques années, on se penche sur la question du bore out, mais les observations des scientifiques datent depuis beaucoup plus longtemps. En 1958 déjà March et Simon notaient qu'il n'existe aucune limite à la quantité d'inactivité que les organisations peuvent absorber, et en 1995 Jeremy Rifkin a prédit la fin du travail. Le livre des deux consultants d'affaires suisses Peter Werder et Philippe Rothlin Diagnosis Boreout paru en 2007 analyse ce syndrome occidental qui consiste à ne plus avoir assez de travail pour occuper les salariés, même les plus talentueux. Une simple recherche en ligne nous conduit à un certain nombre de livres traitant de ce sujet ces dernières années. Selon une enquête européenne menée en 2008 sur 11238 personnes venant de 7 pays européens et publiée en 2011 dans la Revue Internationale de Psychologie, 32% des salariés européens occupent un emploi où ils n'ont rien à faire. Un sentiment de frustration apparaît lorsqu'on est dans l'incapacité de contribuer au développement de l'organisation, d'utiliser ses connaissances et ses compétences, ou de voir ses efforts reconnus. Comme à chaque fois quand il s'agit de préserver son estime de soi ou son image, la personne va mettre en place des stratégies pour donner une apparence de stress ou d'activité, ou pour masquer l'évitement de tout travail ennuyeux supplémentaire. 
 
Normalement, l'être humain devrait fonctionner au mieux (et non pas au-dessous) de ses capacités, dans un équilibre harmonieux censé lui procurer de la satisfaction par son activité et rendre possible sa créativité. Peut-être qu'avant de compter sur une stratégie de l'organisation pour remédier à l'inactivité, et donc à l'épuisement par l'ennui au travail, nous pourrions travailler à une issue individuelle. En règle générale, nous sommes enfermés dans nos connaissances acquises grâce aux filtres de la perception, qui empêchent que nous soyons noyés dans le flux d'informations. Parfois, pour s'ouvrir à d'autres connaissances, il faut oublier les connaissances acquises (il arrive que l'expertise rende aveugle, et que des détails soient perçus par des novices). Google et d'autres moteurs nous permettent d'accéder à pratiquement toutes les infos. Avec la globalisation, l'informatisation est la deuxième force qui façonne notre monde actuel. Bien sûr, il n'y a pas que les ordinateurs et Internet, mais également d'autres technologies dont la caractéristique est de transférer l'information - les films, les médias, la télévision par satellite, les télécommunications. Peut-être que l'issue individuelle à l'épuisement par l'ennui est dans la créativité, qui de nos jours consisterait à poser un regard neuf sur le monde, à prendre diverses informations et à les combiner sans reproduire les schémas habituelles, en arrivant ainsi à quelque chose de nouveau. 
C'est un peu comme lorsque nous voulons nous débarrasser d'une habitude: la bonne stratégie est de la remplacer par autre chose. Dire "je ne veux pas faire cela" revient à se concentrer sur un but négatif. Or, il est plus facile d'apprendre que de désapprendre, notre système d'apprentissage étant un système actif, qui veut associer des comportements à l'environnement. 

 

10/01/2015

Pédagogie

Le monde anglosaxon, qui maintient sa longueur d'avance, accorde une importance particulière au développement des compétences émotionnelles dans ses programmes d'enseignement ( les programmes SEL -Social Emotional Learning). 

En France, ce type d'éducation qui met l'accent sur le développement de l'intelligence émotionnelle, sociale et relationnelle est plutôt à ses débuts (tout comme le serait le nouveau management basé sur les points forts), mais il commence à prendre contour, ainsi que l'on peut constater dans ces publications. En tout cas, il est indispensable dans le monde actuel.

Les journaux pour aider les enfants à décrypter l'attentat à Charlie Hebdo:

pour les 6-10 ans

pour les 10-14 ans

pour les 13-17 ans

06/05/2014

Le bonheur et son business

 

011.jpgNous sommes tous d'accord qu'un état de bien-être (que parfois, en généralisant, on appelle bonheur, même si ces deux notions sont assez distinctes), affecte notre vie et notre santé. Conférences et séminaires, beaucoup plus nombreux aux US qu'en Europe, explorent les intersections innovantes entre le leadership et le bien-être (voici ici une étude sur la corrélation entre le bonheur et la réussite). La psychologie positive connaît un réel succès depuis presque une vingtaine d'années (des ouvrages de Seligman ont été traduits et publiés en France aussi..), et les mythes du bonheur se propagent allègrement, en se faisant une place dans notre conscience collective. Un de ces livres définit le bonheur comme consistant en émotions positives fréquentes et en une poursuite de buts tout au long de notre vie, quelque chose qui apporte plus de satisfaction que la réalisation d'objectifs matériels. Son auteur observe que nos conceptions du bonheur reposent sur nos expériences de vie, et que ce sont ces dernières qui nous poussent à sa recherche. Elle réalise une étude interculturelle sur les bénéfices du bonheur en analysant les réponses à 3 questions simples: Qu'est-ce qui rend les gens heureux? Combien le bonheur est-il important pour vous? Comment les gens peuvent-ils apprendre à mener des vies plus heureuses?
La science montre que nous devrions augmenter le quotient de bonheur de nos vies, car cela représente moins d'accidents cardiovasculaires, moins de décès prématurés, un système immunitaire plus résistant, des solutions plus créatives à nos problèmes. Bien entendu, il existe une composante génétique, et nous sommes programmés d'une certaine façon, le bonheur est finalement, un trait de personnalité, mais nous avons la capacité de nous adapter au positif  ("hedonic adaptation"), ainsi ce qui nous a rendus heureux à un moment donné, ne nous rend pas toujours heureux. Environ 40% de notre bonheur relèverait de notre seul pouvoir. En général, nous formulons notre bonheur en le liant à des événements précis: "quand" j'aurai des enfants, "quand" j'aurai un job, "quand" je rencontrerai la bonne personne, "quand" je serai riche, etc.. Il nous faudrait désapprendre la conception erronée de ce que le bonheur signifie, en réfléchissant plus profondément à notre idéal de vie.
 
Dans ce contexte, des instituts, des conseils, des organisations de santé s'empressent sur le marché avec le but affirmé d'aider les gens à réduire le stress, à gérer les émotions, à construire la résilience. Nous avons tous la capacité à être résilients face au changement ou à l'adversité, il faut seulement comprendre comment les interactions coeur/cerveau influencent la santé, le comportement, le bien-être. Il n'y a pas que des études, des livres, des conférences, des séminaires, mais aussi des jeux, des applications, comme celle-ci
Les nouvelles technologies facilitent énormément l'accès à la quantité appréciable d'information concernant la complexité du comportement humain à partir de la recherche sur le cerveau jusqu'à ses applications dans la santé, l'éducation, le business, les questions sociales. Cette information doit être transmise, partagée, comprise. C'est, d'ailleurs, ce que nous proposons avec CEFRO, mais sans faire du coaching..