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11/05/2017

Notre cerveau peut tout faire

cerveau,optimisme,travail,chômage,réalité virtuelle,emploi,intelligence artificielle,jeux(Photo- Ginkgo en décembre, Nice)

Le Guide de l’optimisme du physicien Lawrence Krauss débute par cette observation : « l’univers ne se soucie pas de nous, et le futur est misérable ». Nous ne pouvons jamais trouver un sens ou un but dans l’univers, mais nous pouvons assumer que notre but, à nous, est interconnecté à ce que l’univers est, et Krauss appelle cela « la hauteur du solipsisme » (le solipsisme est la position philosophique qui définit le moi comme la seule réalité - pour mémoire, voir ici). La vie est belle justement parce qu’elle est éphémère, et s’il existe bien quelque chose pouvant nous aider à être plus optimistes dans un univers moralement neutre, c’est la science. Trouver des réponses et comprendre un phénomène nous aide à comprendre les conséquences de nos actions. Armés de connaissances, nous pouvons prendre des décisions pour le bien commun. Cela serait quoi d’autre, sinon de l’espoir? Rappelons ce que dit Spinoza :

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25/02/2015

Le bore out

Rifkin livre.jpgDans un monde où l'emploi est rare et la quantité de travail insuffisante, les répercussions de ces aspects sur la santé psychologique et sur le bien-être en général sont de plus quantifiables. Au stress financier de se retrouver au chômage s'ajoute un autre stress, et celui-ci risque de produire des changements dans les traits, en principe stables, de la personnalité, et qui font les différences individuelles: l'agréabilité, la conscience, l'extraversion, l'instabilité émotionnelle, l'ouverture. Les femmes et les hommes réagissent différemment, comme le montre une étude récente: par exemple, l'agréabilité, particulièrement valorisée chez les femmes au travail, enregistre une baisse plus significative lorsqu'elles se retrouvent au chômage, tandis que la conscience diminue davantage chez les hommes sur la durée de leur chômage. Néanmoins, si ne pas avoir un emploi peut causer des dégâts, souvent en avoir un peut générer aussi de la souffrance. Le burn out est l'épuisement par la surcharge de travail, le bore out est l'épuisement par l'ennui au travail, et il peut entraîner la mort. Depuis quelques années, on se penche sur la question du bore out, mais les observations des scientifiques datent depuis beaucoup plus longtemps. En 1958 déjà March et Simon notaient qu'il n'existe aucune limite à la quantité d'inactivité que les organisations peuvent absorber, et en 1995 Jeremy Rifkin a prédit la fin du travail. Le livre des deux consultants d'affaires suisses Peter Werder et Philippe Rothlin Diagnosis Boreout paru en 2007 analyse ce syndrome occidental qui consiste à ne plus avoir assez de travail pour occuper les salariés, même les plus talentueux. Une simple recherche en ligne nous conduit à un certain nombre de livres traitant de ce sujet ces dernières années. Selon une enquête européenne menée en 2008 sur 11238 personnes venant de 7 pays européens et publiée en 2011 dans la Revue Internationale de Psychologie, 32% des salariés européens occupent un emploi où ils n'ont rien à faire. Un sentiment de frustration apparaît lorsqu'on est dans l'incapacité de contribuer au développement de l'organisation, d'utiliser ses connaissances et ses compétences, ou de voir ses efforts reconnus. Comme à chaque fois quand il s'agit de préserver son estime de soi ou son image, la personne va mettre en place des stratégies pour donner une apparence de stress ou d'activité, ou pour masquer l'évitement de tout travail ennuyeux supplémentaire. 
 
Normalement, l'être humain devrait fonctionner au mieux (et non pas au-dessous) de ses capacités, dans un équilibre harmonieux censé lui procurer de la satisfaction par son activité et rendre possible sa créativité. Peut-être qu'avant de compter sur une stratégie de l'organisation pour remédier à l'inactivité, et donc à l'épuisement par l'ennui au travail, nous pourrions travailler à une issue individuelle. En règle générale, nous sommes enfermés dans nos connaissances acquises grâce aux filtres de la perception, qui empêchent que nous soyons noyés dans le flux d'informations. Parfois, pour s'ouvrir à d'autres connaissances, il faut oublier les connaissances acquises (il arrive que l'expertise rende aveugle, et que des détails soient perçus par des novices). Google et d'autres moteurs nous permettent d'accéder à pratiquement toutes les infos. Avec la globalisation, l'informatisation est la deuxième force qui façonne notre monde actuel. Bien sûr, il n'y a pas que les ordinateurs et Internet, mais également d'autres technologies dont la caractéristique est de transférer l'information - les films, les médias, la télévision par satellite, les télécommunications. Peut-être que l'issue individuelle à l'épuisement par l'ennui est dans la créativité, qui de nos jours consisterait à poser un regard neuf sur le monde, à prendre diverses informations et à les combiner sans reproduire les schémas habituelles, en arrivant ainsi à quelque chose de nouveau. 
C'est un peu comme lorsque nous voulons nous débarrasser d'une habitude: la bonne stratégie est de la remplacer par autre chose. Dire "je ne veux pas faire cela" revient à se concentrer sur un but négatif. Or, il est plus facile d'apprendre que de désapprendre, notre système d'apprentissage étant un système actif, qui veut associer des comportements à l'environnement.