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11/05/2017

Notre cerveau peut tout faire

cerveau,optimisme,travail,chômage,réalité virtuelle,emploi,intelligence artificielle,jeux(Photo- Ginkgo en décembre, Nice)

Le Guide de l’optimisme du physicien Lawrence Krauss débute par cette observation : « l’univers ne se soucie pas de nous, et le futur est misérable ». Nous ne pouvons jamais trouver un sens ou un but dans l’univers, mais nous pouvons assumer que notre but, à nous, est interconnecté à ce que l’univers est, et Krauss appelle cela « la hauteur du solipsisme » (le solipsisme est la position philosophique qui définit le moi comme la seule réalité - pour mémoire, voir ici). La vie est belle justement parce qu’elle est éphémère, et s’il existe bien quelque chose pouvant nous aider à être plus optimistes dans un univers moralement neutre, c’est la science. Trouver des réponses et comprendre un phénomène nous aide à comprendre les conséquences de nos actions. Armés de connaissances, nous pouvons prendre des décisions pour le bien commun. Cela serait quoi d’autre, sinon de l’espoir? Rappelons ce que dit Spinoza :

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07/07/2014

Esprit et corps/conscience et cerveau

(Photo credit: Gaia ESO project -The Milky Way's disc)image002 Gaia -ESO project -the Milky Way's disc.png
 
Le débat esprit/cerveau (âme/corps) se poursuit depuis l'antiquité. Pour Platon l'âme est le siège de la sagesse, celle-ci ne pouvant exister dans le corps physique. Rappelons aussi que jusqu'au XVIe siècle, le soin de l'âme était plus important que le soin du corps, et aussi que c'était le coeur qui renfermait la sensibilité, la mémoire, l'intelligence, le courage. Descartes identifie l'esprit à la conscience, et à la conscience de soi, en le distinguant du cerveau, même s'il considère le cerveau le siège de l'intelligence. C'est le XIXe qui va découvrir effectivement le rôle du cerveau. Pour le philosophe et le psychologue Emilio Ribes Iñesta, l'esprit est une interaction, une forme de relation. Selon lui, pendant des siècles, l'humanité a confondu cette interaction avec le sujet, le moi, la personnalité. Le sujet n'est qu'un des deux termes de la relation, l'autre est le milieu, l'environnement, l'esprit ne peut donc se réduire à aucun des deux termes, ni encore moins habiter l'un d'eux, car les interactions ne possèdent pas d'attribut d'extension (n'ont pas de res extensa, comme disait Aristote). <La psychologie occidentale a la mauvaise habitude de séparer les corps des fonctions des corps, conception issue essentiellement de la tradition judéo-chrétienne. En ce qui concerne les humains, leurs processus d'interaction avec le monde (créer un monde à travers le langage, à travers l'interaction avec autrui) n'étant pas susceptibles d'être identifiés de façon visible ("regarde: ici, il est entrain de penser"; "ceci est penser", "ceci est se souvenir", "ceci est créer", ceci est avoir une idée", etc.) on postula qu'ils avaient lieu ailleurs, parce que non visibles. (...)  Je pense que la position matérialiste est tout autant erronée que la position spiritualiste, le problème étant que la question n'est pas de nature ontologique. (...) tous les problèmes de "mal connaître" se réduisent à "mal manier" notre propre instrument de connaissance, c'est-à-dire le langage. Cela revient à philosopher autrement. On se focalise alors non pas sur les questions :"où se trouve le mental?", "qu'est-ce que le mental?" ou encore " le mental et le comportement sont-ils incompatibles?", "le mental et la conscience sont-ils des termes qui n'ont pas de correspondances avec les choses existantes?", mais sur le fait que le mental et la conscience sont des termes qui ont un sens dans les pratiques ordinaires des gens. Et dans ces pratiques ordinaires des gens, ces mots, comme l'attestent l'étymologie ou la philologie, n'ont rien à voir avec des entités, ni transcendantes ni non transcendantes: ils ont à voir avec les échanges réciproques et leurs circonstances, entre les personnes et le monde, d'une part, les personnes entre elles d'autre part (...) 
 

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08/03/2014

Altruisme numérique

optimisme, psychologie humaniste positive, altruisme numérique, éducationChaque époque historique a eu son modèle humain, son archétype de héros. Si la nôtre avait son archétype, ce serait peut-être le cyberhéros. Voici une recherche récente qui propose un autre angle de vue sur les technologies numériques. La psychologue américaine Dana Klisanin s'intéresse à ceux qui utilisent Internet et les technologies numériques pour aider les autres (gens, animaux, environnement), et elle montre comment les interactions en ligne peuvent promouvoir la compassion et l'altruisme (digital altruism). Elle a mis en place un jeu vidéo pour les jeunes, dont le but serait d'aider ceux-ci à s'attaquer aux défis de la globalisation, en utilisant leurs ordinateurs. Il est vrai que les études sur le comportement en ligne se focalisent d'habitude sur la cyber-agressivité, la cyber-guerre et les cyber-attaques, mais il existe également des gens qui utilisent Internet pour faire le bien, pour passer à l'action positive, il existe des cyber-héros, de l'héroïsme collaboratif, et des médias et des technologies interactives qui encouragent les gens à vivre de manière consciente. "Lorsque vous avez des milliers de gens engagés ensemble, vous créez le changement, et c'est l'espérance"

 

C'est un exemple de recherche qui se situe bien dans le courant de la psychologie positive, branche de la psychologie cognitive humaniste (née aux US dans les années '90, Seligman, Peterson), qui met l'accent sur les forces de caractère dans la construction du bien-être. Les voici: sagesse et connaissance (curiosité, créativité, ouverture d'esprit), courage (persévérance, authenticité, enthousiasme), humanité (amour, intelligence émotionnelle, bienveillance), justice (responsabilité sociale, leadership), tempérance (prudence, humilité, pardon), transcendance (beauté, esprit, gratitude, humour, vie spirituelle).

On se souvient qu'à une époque dominée par la pensée freudienne, Maslow était, au contraire, fasciné par les êtres qui avaient mené à bien leur réalisation personnelle, et, d'ailleurs, le reproche qu'il faisait à la psychologie du XIXe était de se polariser sur la maladie, et de négliger l'étude des sujets sains. Il a eu le mérite d'avoir tracé la frontière entre la psychothérapie (qui prend en charge les besoins de base, dans un processus de guérison), et la réalisation de soi, le développement de la personne, dans un processus de mieux-être, de croissance, de maturation. 

Ce courant humaniste s'enrichit aujourd'hui des nouvelles approches qui prennent appui sur les découvertes en neurosciences. Entre notre cerveau et notre esprit, il existe un lien sur lequel nous sommes invités à travailler: c'est la "self-directed neuroplasticity", que nous explique Rick Hanson ("We can change our brains and our lives for the better")

"L'éducation n'est pas l'apprentissage des faits, mais l'entraînement de l'esprit à réfléchir", observait Einstein. L'optimisme dont on a tant besoin, et que l'on regarde parfois (en Europe, précisons), d'un air légèrement condescendant, ce serait passer à l'action ("taking action in the Good"), et s'entraîner à un mode de pensée et d'explication particulier, fait d'attention focalisée sur une situation concrète donnée, sans généraliser, tout en privilégiant le réalisme et la lucidité.