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03/10/2016

L'effet Dunning-Kruger

compétences,syndrome dunning-kruger,intelligence émotionnelle (Photo- Atlanta)

L'effet Dunning-Kruger (d’après le nom des chercheurs qui ont démontré le phénomène au travers d’une série d’expériences) est un biais cognitif selon lequel certaines personnes non qualifiées auraient des difficultés à reconnaître objectivement leur incompétence et à évaluer leurs réelles capacités. L’étude publiée en 1999 dans la revue Journal of Personality and Social Psychology suggère aussi les effets corollaires : les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres.

Les résultats de cette étude ne veulent pas dire que les incompétents se croient meilleurs que les compétents, mais que les personnes incompétentes se croient bien meilleures que ce qu’elles sont réellement. Il est donc question d’un biais méta-cognitif, de capacités méta-cognitives (leurs connaissances à propos de leurs connaissances). Il y a une grande discordance entre la façon dont les personnes incompétentes perçoivent leur propre performance et leur performance réelle, tandis que la discordance est bien moins grande pour les individus hautement compétents. La grande question est pourquoi. L’explication avancée par les deux chercheurs est que les personnes incompétentes n’ont pas les compétences requises pour réaliser qu’elles sont incompétentes, justement parce que les capacités qui leur permettraient de distinguer l'individu qui est bon de l'individu qui ne l’est pas leur font défaut. Par exemple, si vous n’êtes pas très bon en langues, il vous pourrait être difficile de dire que vous n’êtes pas très bon, parce que les capacités dont vous auriez besoin pour pouvoir distinguer l'individu qui est bon de l'individu qui ne l’est pas sont précisément celles qui vous font défaut. (Vous pouvez retrouver l’article original qui explique ce qu’est l’effet Dunning-Kruger et ce qu’il n’est pas, et sa version française).

Les leaders des corporations du XXIe siècle ont commencé par être des « apprenants agiles » qui répondent aux critères des 4 R : ils sont pleins de ressources, ils ont un bon relationnel, ils sont résilients, ils obtiennent des résultats (An agile leader is an agile learner).

Les leaders se caractérisent par : des standards éthiques élevés, une personnalité solide, la résistance à la pression et la capacité à faire face à l’adversité, un esprit brillant, une grande force de travail, un esprit charismatique, novateur, courageux dans la prise de décisions, enthousiaste et fiable, ayant un certain sens de l’humour (10 Qualities of Creative Leaders).

Cela nous renvoie au concept de l'intelligence émotionnelle, en tant que set flexible de compétences qui peuvent être acquises et améliorées par la pratique durant toute la vie (L'apprentissage de l'intelligence émotionnelle).

Certains spécialistes en management distinguent quatre niveaux dans la compétence ou l’apprentissage: l’incompétence inconsciente, l’incompétence consciente, la compétence consciente, la compétence inconsciente. Les personnes qui ne sont pas conscientes qu’elles sont incompétentes fonctionnent en mode pilote automatique. Celles qui en sont conscientes vont commencer à développer cette prise de conscience du contenu de leur incompétence, ce qui est déjà le premier pas vers la future compétence (La compétence - avec en fin de note le texte en PDF Une préleveuse). 

 

19/01/2015

L'apprentissage de l'intelligence émotionnelle

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Des dizaines d'années de recherches prouvent que l'intelligence émotionnelle est le facteur qui départage clairement ceux qui réussissent, aussi bien dans leur vie professionnelle que personnelle. L'intelligence émotionnelle est ce quelque chose qui existe en chacun de nous et qui affecte la manière dont nous gérons notre corps et notre esprit, dont nous affrontons les complexités sociales, en prenant les décisions les plus appropriées pour arriver à des résultats positifs. Cette intelligence est en rapport avec un élément fondamental du comportement humain parfaitement distinct de l'intellect. Nous ne pouvons pas prédire l'intelligence émotionnelle à partir du QI d'une personne -elle peut avoir un QI de 125, et avoir cependant un sérieux déficit en compétences émotionnelles (la conscience de soi, la maîtrise de soi..). 

Goleman observe que l'importance de l'intelligence émotionnelle tient au lien qui unit la vie affective, la personnalité et les instincts moraux, et que les attitudes éthiques fondamentales de l'individu dérivent de ses capacités psychologiques sous-jacentes. Nous sommes guidés dans le monde qui nous entoure par deux esprits -rationnel et émotionnel -dont les modes de connaissance sont très différents. L'esprit émotionnel alimente en informations les opérations de l'esprit rationnel, lequel va les traiter, en les affinant ou en les rejetant. Ils sont semi-indépendants, puisqu'ils reflètent le fonctionnement de structures cérébrales distinctes mais interconnectées (le cerveau "pensant" et le système limbique). L'Intelligence émotionnelle est une composante essentielle de la personnalité, sans s'y réduire. Sur le parcours de notre vie, notre personnalité (ou "le style" qui nous définit) est plutôt stable, tout comme le QI (notre intelligence cognitive ou habileté à apprendre est pratiquement la même à 15 ans et à 50 ans).

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05/12/2014

Les idées qui font du bien

cerveau,forces,compétences,management,rick hanson,exercicesDans notre monde complexe, rapide et changeant, la pratique de l'antériorité et l'entraînement de l'esprit en général, et de la méditation en particulier, sont devenues indispensables aujourd'hui plus que jamais -observe le psychiatre Christophe André dans la préface à l'ouvrage de Rick HansonLe Cerveau de Bouddha"Notre monde est de plus en plus sollicitant, et il est devenu très facile de se couper de notre intériorité: l'extériorité nous tend les bras et se propose de remplir toute notre conscience (...). Aujourd'hui, au moment où nous n'avons plus à remplir nos journées d'actes de survie (trouver à manger, où dormir), nous devrions profiter du temps et de l'énergie libérés par la technologie pour devenir des êtres plus intelligents et plus équilibrés. Mais nous ne le faisons pas: nous laissons ce nouvel espace de connaissance vacant être comblé par tout un fatras de superficialité externe dont nous abreuve notre société de consommation et de distractions".
En même temps, il existe, surtout dans le monde anglo saxon, énormément d'ouvrages et de sites témoignant d'une recherche scientifique élargie sur le cerveau, très active en milieu universitaire. Comprendre le fonctionnement du cerveau pourrait nous aider à développer des comportements plus adaptés, vers plus de bien-être, de meilleures relations, et plus de bonheur. Par exemple, on savait que la compassion était la clé de la motivation pour un comportement altruiste, mais récemment on a découvert qu'elle pouvait être cultivée à travers une formation spécifique. L'activation plus intense des systèmes impliqués dans la compréhension de la souffrance d'autres personnes augmenterait le comportement altruiste. Pareille aux compétences physiques ou académiques, la compassion peut être améliorée, développée par la pratique et l'entraînement (des modifications dans la fonction du cerveau ont été constatées après 7 heures d'entraînement). Faire entraîner les élèves à la gentillesse et à la compassion les aiderait à apprendre à connaître leurs propres émotions et celles des autres, ce qui diminuerait l'agressivité. Cela pourrait aussi bénéficier aux gens qui ont à surmonter des défis comme la phobie sociale ou le comportement antisocial. En Amérique du Nord, beaucoup d'établissements scolaires, du premier cycle jusqu'à l'université, ont mis en place des cursus en Social Emotional Learning (Google affiche plus de 19 millions d'entrées en anglais..).  
L'idée de base est que nous pouvons recâbler notre cerveau dans un sens positif et en nous appuyant sur nos forces intérieures. D'ailleurs, le management récent commence à intégrer les résultats de ces recherches (Strengths Management Skills), et à relier l'employabilité à la connaissance de soi. Quand nous connaissons nos forces et nos compétences, nous sommes plus efficients et plus confiants dans le rôle que nous voulons assumer en postulant pour tel ou tel emploi. Une politique de l'emploi viable n'hésiterait pas à se dépoussiérer, et à aller vers des méthodes et des techniques plus intelligentes que celles consistant à refaire le CV sous N variantes..(en France, on n'a toujours pas dépassé ce stade). 
 
Voyons quelles sont les 12 forces intérieures que l'auteur Rick Hanson a répertoriées sous formes d'exercices hebdomadaires (Practices). Je les a recherchées et résumées ici, mais on pourra les retrouver intégralement en consultant son site

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