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01/08/2019

Le temps et le Soi

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(Photo- L'arbre et son fruit)

"Je dis je en sachant que ce n'est pas moi" (Samuel Beckett, L'Innommable)

Les états modifiés de conscience : la neuropsychologie ou comment la perception du temps module notre expérience du Soi, de la dépression à l’ennui et au flux créatif.

« Le cerveau n’est pas une simple représentation du monde de manière désincarnée, comme une construction intellectuelle. Notre esprit est lié au corps. Nous pensons, nous ressentons, et nous agissons dans le monde avec notre corps. Toute expérience est transcrite dans ce corps existant au monde. »

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01/06/2019

La souffrance au travail

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(Photo- La Halle gourmande, Nice)

Dix ans après une série de suicides de salariés à France Télécom, entreprise devenue Orange, entre 2006-2011, dont 35 cas au cours de 2008-2009, l’ancien P-DG et deux ex-dirigeants de la compagnie sont jugés pour harcèlement moral dans un procès qui s’ouvre pour trois mois. C’est le premier procès à se pencher sur les conséquences d’une politique de gestion des ressources humaines. Le syndicat et les familles des victimes mettent en cause un management brutal, justifié par les ex-dirigeants de l’entreprise dans un contexte de réduction massive des effectifs (article ICI)

Un contexte similaire à la Poste, il y a quelques années : l’antipathie, comme méthode de management: "La stratégie était d’opposer les ouvriers des équipes de jour et de nuit, d’opposer les travailleurs. La désorganisation des centres de tri a été sciemment préparée pour semer la zizanie au sein des équipes. Les chefs d’équipe, les petits chefs, n’arrivent plus à régler la situation. Le travail devient très douloureux et cela est hélas, volontaire, pour atteindre les objectifs d’allègement de 30 % de la masse salariale, soit 33 000 facteurs et plusieurs milliers de trieurs". (note Cefro ICI)

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01/05/2019

Cerveau et silence (livre)

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(Cleveland, Ohio-Crédit photo Claudiu Nedelea)

 

L’auteur, chercheur en neurosciences, se réveille un matin frappé de paralysie. Le repos qu’il doit respecter lui fait découvrir le silence grâce auquel il surmonte la maladie. Ce livre est le fruit de son enquête sur le mécanisme ayant déclenché le processus de guérison. Bien entendu, ce n’est pas le silence seul qui l’a guéri, mais l’expérience vécue lui a démontré comment le silence est bénéfique pour le corps et l’esprit.

Le silence est actuellement trop absent de nos sociétés bruyantes, agitées, tumultueuses. Notre civilisation industrielle produit des bruits qui usent et fatiguent. Les avancées des recherches récentes sur le cerveau montrent que prendre du temps pour soi, s’extraire du brouhaha ambiant pour s’autoriser un instant de rêverie ou de méditation, c’est un temps d’arrêt absolument nécessaire au ressourcement psychologique et physiologique du cerveau, à sa créativité, à la régulation de son bruit intérieur. Le silence revêt de multiples formes et les occasions ne manquent pas d’en profiter. Lorsque nous favorisons le silence acoustique, attentionnel, visuel ou méditatif, notre cerveau bascule dans un état particulier. C’est cette déconnexion qui l’aide à se régénérer, à évacuer les toxines conduisant aux maladies neurodégénératives. Mieux encore : le silence sous toutes ses formes est bénéfique pour la créativité, la mémorisation, la construction de notre moi. 

Dans ce document PDF, un résumé des arguments scientifiques que nous présente l'auteur. 

Référence: Michel Le Van Quyen, Cerveau et silence, Editions Flammarion, 2019

01/01/2019

Le Sujet aimant

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Bonne Année 2019! 

« Le cerveau humain n’a pas été fait pour être heureux, mais pour apprendre. C’est pourquoi l’expérience d’un apprentissage réussi fournit la plus grande quantité d’hormones responsables du bonheur. » (Viktor Frankl)

Dans un entretien accordé à la revue Psychologies (Juillet-Août 2016), le généticien Axel Kahn formule autrement la même idée : Nous n’avons pas de capacité génétique au bonheur. On naît avec un génome humain, on est biologiquement humain, c’est une caractéristique innée. Mais la plus grande de nos propriétés innées dont nous avons hérité avec ce génome, c’est celle d’acquérir, d’apprendre. Etre humain pleinement, c’est donc épanouir, autant qu’on le peut, cette fantastique aptitude au contact des autres humains. La capacité d’apprentissage est présente chez les animaux non humains aussi, mais beaucoup plus limitée. Pour édifier un psychisme humain, l’autre est indispensable. Nous avons tous la capacité à reconnaître la profonde réciprocité entre l’autre et nous, et cela fait le caractère universel de l’aptitude à la pensée morale. Mais c’est toujours le principe de réciprocité qui peut nous entraîner à ne pas être bienveillant, à être injuste, à nier l’autonomie de l’autre. Dès lors, être humain pleinement introduit l’autre comme l’une des finalités de l’existence, on peut dire sa seule finalité incontestable.

Selon le généticien, l’idée du développement personnel est le pire des égotismes modernes. Si nous nous enrichissons mais nous ne voulons rien faire de ces richesses, si nous ne les partageons pas, nous les perdons. Une richesse intérieure qui n’est pas partagée ne sert à rien. Celui qui la possède ne peut pas en profiter pleinement. Nous vivons dans une société qui focalise tout sur l’injonction de nous épanouir par nos propres moyens. Chacun devient maître de son destin, n’est lié à l’autre que par les contrats qu’il peut être amené à passer avec lui, rien de plus. L’injonction à mener un destin individuel amène à un échec obligatoire, à une frustration. Depuis la nuit des temps, d'ailleurs, il n’y a pas un seul poète, un seul romancier, un seul philosophe, un seul psy, à considérer que le bonheur soit accessible sans l’autre. Bien entendu, ce n’est pas le cas de toutes les démarches de développement personnel, qui peuvent être tournées vers autrui, ni celui des auteurs engagés dans une recherche spirituelle, qui entendent se développer de différentes manières, par la méditation ou la spiritualité, pour avoir plus à apporter aux autres.

Nous n’avons pas de capacité génétique au bonheur, nous avons une capacité génétique à être humain. Cela nous fait préférer le bien-être au mal être, la sérénité au stress. Dès lors, si être bons, généreux, nous était désagréable, nous ne le serions tout simplement pas. Même l’altérité la plus empathique exige qu’on en éprouve une certaine forme de plaisir. Le substratum de bonheur est en partie obligatoire à toute forme d’action. Dans une définition à valeur générale, le bonheur est l’adéquation entre le ressenti et l’aspiration. Autrement dit, si les saints avaient horreur d’être saints, ils ne le seraient pas. 

Voici plus loin: trois notes antérieures sur le rôle de la mémoire dans notre relation à l’autre et dans notre recherche du bonheur, et sur le récit, comme l’une des formes les plus universelles et les plus puissantes du discours et de la communication humaine (La mémoire et le regret ; La mémoire ; Les bons récits); en PDF mon texte Le Sujet aimant au Moyen Age. (Les attitudes amoureuses illustrées dans la littérature courtoise ne sont que l'illustration de l'effet que l'amour peut avoir sur les comportements, dans ce sens qu'il exprime la construction de l'être humain, la structuration du Sujet aimant. Situer l'amour courtois au niveau du langage revient à éclairer la psyché médiévale dans la perspective de la structure psychologique de l'être humain.)

Photos: 1. La revue Trames,1995. 2. L'illustration Christine de Pisan donnant une leçon à quatre hommes, XVe siècle, dans mon Carnet d'adresses des Dames du temps jadis (1995)

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