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02/10/2014

Nouvelles spiritualités

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(Photo of Earth's atmospheric layers, reveling the troposphere, stratosphere and above)

Depuis une vingtaine d'années, le monde moderne connaît le développement du phénomène religieux désinstitutionnalisé, par rapport aux grandes traditions religieuses occidentales. Notre sensibilité spirituelle se modifie, l'expérience devient le critère de la spiritualité authentique, dont l'objectif est la transformation de soi. Une idée fondamentale est présente dans toutes les pratiques psycho-corporelles ou psycho-ésotériques (ou même dans les états modifiés de conscience, idéalisés par les penseurs New Age): celle de la responsabilité de chacun pour son perfectionnement personnel et spirituel. Il s'agit d'un travail psycho-spirituel sur soi et de l'apparition d'un nouvel humanisme aux dimensions spirituelles. Cet humanisme-sagesse contient des valeurs qui appartiennent au fond commun des diverses traditions humanistes: la dignité de tous les hommes et leur perfectibilité, la tolérance, le respect de l'autre, le dialogue. Un article de la revue Psychologies paru en 2000 et intitulé "Et si l'on essayait la sagesse?" identifie ces piliers de la sagesse: le respect de son corps (premier pas vers un mieux-être); l'intériorité (être à l'écoute de soi-même); la disponibilité au réel (éviter les blocages psychologiques qui font écran entre nous et cette perception essentielle qu'est le réel); la distanciation/le détachement (connaître et gérer ses émotions); vivre au présent; apprivoiser la mort (vouloir l'oublier ou en avoir peur, c'est fausser notre équilibre présent, mais il n'est pas besoin de croire à une vie ultérieure ou éternelle). L'idée de vivre pleinement au présent pour mener une vie satisfaisante et qui ait du sens n'est pas nouvelle. C'est le philosophe écrivain Alain Watts qui, il y a plus de cinquante ans, rendait public le concept de vivre en présence, concept dont les racines se trouvent dans la sagesse orientale qui enseigne comment traverser la vie éveillé et en habitant notre expérience.

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11/11/2013

Le bonheur


eudémonisme,éthique,bonheur,réflexion,désir,misrahiDans son livre Le Bonheur. Essai sur la joie, Robert Misrahi constate que la culture en France a aujourd'hui une image singulière: une sorte de chaos qui caractérise l'esprit public et l'opinion, les oeuvres littéraires et le travail des médias. Il écrit que ce qui s'exprime, à travers cette culture prise au sens large, est "une immense tension, une immense contradiction entre désirs opposés, entre aspirations exclusives". Néanmoins, il nous semble que pour ceux qui fréquentent aussi d'autres cultures, cette tension n'est pas exclusivement française, nous nous y retrouvons presque tous: "D'une part, tout est rapporté à ce qu'on nomme la crise et, d'autre part, tout est rapporté au désir de bien-être. La crise n'est d'ailleurs pas seulement l'ensemble des difficultés économiques et sociales, elle est surtout, fondamentalement, l'interrogation et l'angoisse portant sur le sens de notre vie concrète lorsque l'avenir économique est sombre. la crise n'est pas dans les choses, elle est dans les esprits. Tout est vécu à travers l'incertitude, l'angoisse, le découragement. Chômage, délinquance, discrimination colorent en profondeur le sentiment de soi et la perception de la vie. Cette crise, d'origine économique, révèle en fait la vérité de toute crise, son fonds existentiel: ce dont il est question, c'est du sens de la vie". 


En tant que spinoziste, l'auteur va accorder la place de choix à la réflexion, la seule capable de transfigurer le désir, et de faire du bonheur de la joie en acte. C'est là un projet qui n'est pas irréalisable, à condition que le sujet l'assume, en lui consacrant un travail autonome et intérieur. Ainsi deviendra possible la conversion du désir en réflexion, acte par lequel l'existence commence à neuf. Peut-être que pour cette conversion réflexive ou philosophique, il faudra retourner aux philosophes, mais pas n'importe lesquels. Plutôt Aristote, Epicure, Montaigne, Spinoza, Diderot. Selon leurs doctrines éthiques, le bonheur est la valeur suprême et le critère ultime de choix des actions humaines (l'eudémonisme), et la vie terrestre constitue la seule chance d'épanouissement. A condition de bien choisir les désirs que l'on veut combler pour être heureux.