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22/03/2016

Le courage de changer (2)

changement extérieur, travail, santé, éducation socio-affective, nouvelles technologies (Photo- A Cimiez)

Changer à l’extérieur

Quand il y a trop de travail, ou quand il n’y en a pas, le stress est toujours présent. Dans les pays occidentaux, le stress provoqué par un travail excessif et frustrant est en nette augmentation. Mais celui qui n’a pas de travail est encore plus déprimé. Il ne s’agit pas seulement d’une question économique. Le chômage tue la libido, le chômeur vit l’absence de travail comme une véritable castration symbolique. Cela est vrai particulièrement dans l’univers anglo-saxon qui met l’accent sur la responsabilité personnelle, alors que le monde latin tend à projeter la responsabilité sur l’extérieur, en faisant par exemple endosser à l’Etat la faute d’un échec personnel. Le chômage suscite chez les hommes des réactions analogues à celles que provoque le viol chez les femmes. Ceux qui perdent leur travail sont impuissants, en colère et souffrent de symptômes dépressifs. On voudrait bien croire que le chômage serait parfois une chance pour apprendre à employer de manière plus créative un temps « libéré » plutôt que « libre » , mais malheureusement, l’expérience clinique semble prouver le contraire : quand le temps libre n’est pas choisi mais imposé, il devient un handicap très lourd, entraînant le manque de confiance en soi et un sentiment de méfiance généralisé. Faut-il comprendre la diminution du travail comme une libération ou comme une condamnation ?

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14/12/2014

Cocaïne & Company

saviano,livre,drogues,cocaïne,finances,narcocapitalisme,investissements,banques,santé,emploiCette note est publiée et pourra être lue sur notre blog principal. 

21/05/2014

Livres

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Voici deux livres instructifs. Le premier, celui du médecin Sauveur Boukris, parle de médicaments génériques: "A mon sens, la promotion des médicaments génériques est, à plus d'un titre, une véritable tromperie intellectuelle et scientifique. Affirmer que les génériques sont des copies conformes, c'est leurrer les malades et les médecins, et faire des pharmaciens les complices de cette fable. (...) Les génériques sont un modèle d'hypocrisie des pouvoirs publics (...), le "tout-générique" illustre la suprématie de l'économie sur la santé". Bien entendu, puisque votre mutuelle vous oblige de prendre le générique, l'idéal serait d'avoir effectivement les moyens de demander le médicament original..

 Le second, écrit par John Virapen, s'inscrit dans la catégorie des témoignages des derniers années sur les dérives dans lesquelles a sombré l'industrie pharmaceutique (Big Pharma) depuis la financiarisation des industries, mises en tutelle par les grands fonds d'investissement spéculatifs. Depuis 20 ans, le chiffre d'affaire est devenu le seul et unique objectif, au détriment de la santé des patients. Le but n'est plus de guérir, de soulager, de prévenir, mais de se créer d'immenses marchés artificiels pour vendre à des prix exorbitants des molécules souvent inutiles et aux dangers masqués le plus longtemps possible. L'auteur, ancien haut dirigeant d'une firme internationale, montre que 60% des médicaments prescrits sont inutiles. Ils sont vendus à un prix de 10 à 100 fois leur prix de revient à plus de 25 millions de bien-portants, au bénéfice de cette industrie devenue première au monde et qui corrompt à tous les niveaux: gouvernements, parlements, agences de santé, experts, sociétés scientifiques, médias médicaux. Il explique aussi, puisqu'il l'a constaté de l'intérieur, pourquoi il y a un tel silence parmi les cadres des firmes pharmaceutiques: les informations ne circulent pas, tout est cloisonné, feutré, et surtout contrôlé.  

Les chapitres sur la fausse théorie de la sérotonine et sur la molécule fluoxétine, sur la psychiatrisation de l'enfance et le fameux syndrome du déficit d'attention avec hyperactivité, sur le Prozac et la dépression, invitent à la réflexion et à la vigilance. "Il n'y a aucun lien entre sérotonine et dépression, et plus généralement, entre sérotonine et maladies mentales (...) Nous sommes incapables de déterminer le niveau moyen de sérotonine dans le tissus cérébral et encore moins de le localiser avec précision dans les différentes structures du cerveau." 

Selon les statistiques, la France est le premier pays consommateur d'antidépresseurs au monde, mais peut-être qu'il faudrait mettre cette performance en corrélation avec d'autres facteurs sociétaux. 

 

01/12/2013

Livre

51leNGDqgbL._.jpgCet ouvrage de plus de 500 pages nous offre, chiffres et exemples concrets à l'appui, quelques données sur la santé, vue en tant que construction sociale au croisement de la biologie et de la culture, susceptible d'évoluer avec le temps et en fonction des politiques de société, de l'environnement, du développement et du rôle des Etats. Certaines conclusions sont inquiétantes: le droit des pays pauvres à la santé est une utopie, les médicaments sont un produit de consommation comme les autres, l’argent est chez les gens riches et bien-portants, seuls susceptibles de consommer beaucoup de médicaments sur de longues périodes ; la science a été absorbée par le marketing, les compagnies pharmaceutiques dépensent deux fois autant en marketing qu'en recherche et développement, une opacité totale règne en matière de prix des médicaments, la fixation est arbitraire et cynique ; la vie quotidienne se médicalise et se "pharmacise" ("lifestyle enhancement drug"), les médicaments qualité de vie représentent un marché actuel de 28 milliards de dollars ; les compagnies pharmaceutiques cherchent de nouveaux produits, donc de nouveaux troubles sur la base des opportunités de marché non exploitées (érection, sevrage tabagique, alopécie, vieillissement de la peau, dépression, contraception orale, dysfonctionnement sexuel, surpoids, reflux gastrique, antidouleurs, somnifères, anxiolytiques, tranquillisants représentent le nouvel environnement pharmaceutique haut de gamme) ; la banalité de la corruption bureaucratique dans l’obtention des brevets pour les médicaments fait que l'on fabrique de nouvelles maladies à vendre, à savoir on promeut une marque maladie pour tel médicament, au lieu de promouvoir un médicament pour telle maladie (selon la grande technique de vente qu'est la « condition branding », on lance des affections, « conditions », comme on lançait une nouvelle marque, on crée un marché pour le médicament en promouvant une maladie ad-hoc ; le système DSM est conçu pour sur diagnostiquer des troubles afin de fournir un prétexte aux ventes massives de médicaments, l'alliance psychiatrie-laboratoires mène à des traitements inutiles, et a des effets dangereux (on est passé du paradigme psychanalytique au paradigme biologique) ; des professeurs ont le rôle "d'agents de blanchiment" de l'information que les laboratoires veulent faire passer ; les marketeurs réécrivent Wikipédia pour promouvoir leurs intérêts commerciaux (avec WikiScanner, on a repéré des entrées modifiées à partir des IP appartenant à des laboratoires..). 

Quelques notes et extraits plus loin:

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