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01/11/2018

Cancer et émotions

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(Photo- Nice en octobre)

Le livre L’Enquête vérité se propose de nous aider à voir plus clair dans tout ce que l’on sait à ce jour sur le cancer, afin de le mettre à distance. Pour ce faire, il emprunte la forme d’une enquête policière: le criminel, l’arme du crime, la scène du crime. Nous verrons donc en quoi consiste le profil du tueur (son empreinte cellulaire, son empreinte génétique), nous aurons une description de la scène du crime (les mutations, les stress oxydatif, le système de sécurité qu’est le suicide de la cellule), nous comprendrons le mode opératoire du criminel qui utilise comme arme du crime le stress négatif, le désespoir. La thèse que développe l’auteur, professeur de cancérologie et chef d’un service de pointe, est fondée sur ses nombreuses observations cliniques et sur ses intuitions: il existe un lien entre le développement d’un cancer et les émotions négatives profondes. La fin du livre est consacrée à l’inventaire de plusieurs règles d’or pour prévenir le stress (les sept clefs: méditer, respirer, masser, ancrer, stimuler, créer, semer), aux cultures thérapeutiques et aux nouvelles technologies antistress.

Le fonctionnement de nos cellules est un mécanisme vital et fascinant. Nos cellules pensent, elles sont nous-mêmes, elles aiment, elles souffrent, elles ont une conscience, elles représentent notre autodéfense. Ce livre, agréable à parcourir, nous rappelle un certain nombre de connaissances de base de biologie, de physiologie, et il nous offre des conseils à notre portée. Toutefois,  la médecine n’est pas une science exacte, et même si aujourd'hui elle est capable de comprendre les processus et de recommander un traitement évolué, il existe beaucoup de facteurs susceptibles de déclencher la maladie qui restent encore inconnus, ou insuffisamment maîtrisés. Nous sommes tous différents, et notre perception de ce qui nous arrive dans la vie est différente. Les enfants aussi sont sujets au stress, sous une autre forme que les adultes, et il suffit de penser au nombre d’enfants très jeunes qui développent un cancer.

"Ce qui est primordial, pour moi, est de souligner l’importance du lien entre cancer et émotions. Ce lien existe bel et bien, même s’il n’est pas à lui seul la cause du cancer. Pour ne plus être angoissé par le cancer, il faut commencer par dominer le sujet. Dédramatiser la question pour mieux la maîtriser. Ce livre -une plongée au cœur de la scène du crime, aussi ludique qu’instructive, vous aura permis de mesurer à quel point vous êtes votre meilleur anti-cancer."

Un résumé fait d’extraits pourra être lu ICI (la mise en page nous appartient).

01/10/2018

Cerveau et comportement

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(Photo- La vitrine)

L’émotion, la cognition et le comportement forment le triangle d’or des neurosciences sciences cognitives, qui se proposent d’expliquer la personne humaine par la connaissance du cerveau. Mais nous savons que déjà la philosophie, l’art, la littérature ont porté, au fil des siècles, une réflexion constante sur l’homme en tant que corps, âme, esprit, être de parole et de relation.

Spinoza : « L’âme est un certain mode déterminé du penser et ainsi ne peut être une cause libre, autrement dit, ne peut avoir une faculté absolue de vouloir ou de non vouloir ; mais elle doit être déterminée à vouloir ceci ou cela par une cause, laquelle est aussi déterminée par une autre, et cette autre l’est à son tour par une autre, etc. »

E.M. Cioran : « N’importe quel malade pense plus qu’un penseur. La maladie est disjonction, donc réflexion. Elle nous coupe toujours de quelque chose et quelquefois de tout. Même un idiot qui éprouve une sensation violente de douleur dépasse l’idiotie ; il est conscient de sa sensation et se met en dehors d’elle, et peut-être en dehors de lui-même, du moment qu’il sent que c’est lui qui souffre. Semblablement, il doit y avoir, parmi les bêtes, des degrés de conscience, suivant l’intensité de l’affection dont elles pâtissent. »

« Penser, c’est courir après l’insécurité, c’est se frapper pour des riens grandioses, s’enfermer dans des abstractions avec une avidité de martyr, c’est chercher la complication comme d’autres l’effondrement ou le gain. Le penseur est par définition âpre au tourment. »

« Depuis toujours je me suis débattu avec l’unique intention de cesser de me débattre. Résultat : zéro. Heureux ceux qui ignorent que mûrir c’est assister à l’aggravation de ses incohérences et que c’est là le seul progrès dont il devrait être permis de se vanter. »

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01/09/2018

Le sociomètre, notre jauge psychologique

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(Photo- Nice, août 2018, premier feu d'artifice depuis l'attentat terroriste du 14 juillet 2016)

Dans une approche interpersonnelle, le soi est une construction sociale façonnée au travers des échanges avec les autres. Trois courants majeurs jalonnent cette approche:

1) l’interactionnisme symbolique est basé sur l’influence du regard des autres (la personne intègre les opinions d’autrui, en faisant siennes les valeurs et les opinions d’autrui significatifs –il y a quatre autrui significatifs: les parents, les enseignants, les camarades de classe, les amis proches). Nous sommes ce que les autres pensent de notre apparence, de notre  caractère, de nos faits et gestes. Dès la première enfance, les individus se miroitent dans les yeux des autres et construisent un soi qui est congruent avec ces évaluations (chacun a son miroir qui permet à l’autre de se voir). Nos conjectures sur ces miroirs dépendent des qualités que nous attribuons à ces individus

2) l’approche additive combine les approches intrapersonnelle et interpersonnelle: l’analyse de la relation entre sa propre compétence et ses propres aspirations à être compétent. L’importance des parents pour la formation de l’Estime chez l’enfant est cruciale: l’existence de standards forts et clairs (règles et limites de comportement, avec liberté, latitude, respect à l’intérieur).

3) l’approche évolutionniste a conceptualisé l’Estime de soi en termes interindividuels, en se fondant sur les observations de la biologie évolutionniste appliquées à la psychologie: les êtres humains ont développé un mécanisme bio-psychologique qui les a conduits à éviter le rejet interpersonnel pour être acceptés par le groupe, ils ont développé une aversion au rejet et à l’abandon, ainsi qu’un système de décodage des menaces. 

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01/08/2018

La littérature, toujours

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(Photo- Fleurs de cactus, Beaulieu)
 
On ne peut pas vivre mal. C'est une contradiction. (Eugène IONESCO, Le Roi se meurt)
 
Tout le monde chasse au bonheur. On peut être heureux partout. Il y a seulement des endroits où il semble qu'on peut l'être plus facilement qu'à d'autres. Cette facilité n'est qu'illusoire: ces endroits soi-disant privilégiés sont généralement beaux, et il est de fait que le bonheur a besoin de beauté, mais il est souvent le produit d'éléments simples. Celui qui n'est pas capable de faire son bonheur avec la simplicité ne réussira que rarement à le faire, et à le faire durablement, avec l'extrême beauté. On entend souvent dire: "Si j'avais ceci, si j'avais cela, je serai heureux", et l'on prend l'habitude de croire que le bonheur réside dans le futur et ne vit qu'en conditions exceptionnelles. Le bonheur habite le présent, et le plus quotidien des présents. Il faut dire: "J'ai ceci, j'ai cela, je suis heureux." Et même dire: "Malgré ceci et malgré cela, je suis heureux." Les éléments du bonheur sont simples, et ils sont gratuits, pour l'essentiel." (Jean GIONO, La chasse au bonheur)
 
Il y a sur terre de telles immensités de misère, de détresse, de gêne et d'horreur, que l'homme heureux n'y peut songer sans prendre honte de son bonheur. Et pourtant ne peut rien pour le bonheur d'autrui celui qui ne sait être heureux lui-même. Je sens en moi l'impérieuse obligation d'être heureux." (André GIDE, Les Nourritures terrestres -Les Nouvelles Nourritures)
 
Les sages d'autrefois cherchaient le bonheur; non pas le bonheur du voisin, mais leur bonheur propre. Les sages d'aujourd'hui s'accordent à enseigner que le bonheur propre n'est pas une noble chose à chercher, les uns s'exerçant à dire que la vertu méprise le bonheur (...); les autres enseignant que le commun bonheur est la vraie source du bonheur propre, ce qui est sans doute l'opinion la plus creuse de toutes, car il n'y a point d'occupation plus vaine que de verser du bonheur dans les gens autour comme dans des outres percées; j'ai observé que ceux qui s'ennuient d'eux-mêmes, on ne peut point les amuser; et au contraire, à ceux qui ne mendient point, c'est à ceux-là que l'on peut donner quelque chose, par exemple la musique à celui qui s'est fait musicien. Bref il ne sert point de semer dans le sable; et je crois avoir compris, en y pensant assez, la célèbre parabole du semeur, qui juge incapables de recevoir ceux qui manquent de tout. Qui est puissant et heureux par soi sera donc heureux et puissant par les autres encore plus. (...) Il faut vouloir être heureux et y mettre du sien. Si l'on reste dans la position du spectateur impartial, laissant seulement entrée au bonheur et portes ouvertes, c'est la tristesse qui entrera. (...) Il n'est pas difficile d'être malheureux ou mécontent; il suffit de s'asseoir, comme fait un prince qui attend qu'on l'amuse; (...) Ce que l'on n'a point assez dit, c'est que c'est un devoir aussi envers les autres que d'être heureux. (...) Tout homme et toute femme devraient penser continuellement à ceci que le bonheur, j'entends celui que l'on conquiert pour soi, est l'offrande la plus belle et la plus généreuse. J'irais même jusqu'à proposer quelque couronne civique pour récompenser les hommes qui auraient pris le parti d'être heureux. (ALAIN, Propos sur le bonheur)
 
 
Extraits de:
 
1,2,3...bonheur! Le bonheur en littérature, Editions Gallimard, 2006, Coll.Folio
 
Eugène IONESCO, Le Roi se meurt, Editions Hatier, 1985