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18/11/2014

Lecture

Goleman, livre, Intelligence émotionnelle, philosophie, maladie, mental, corpsDans l'antiquité, et aussi dans les premiers siècles du christianisme, quand la philosophie se confond avec la théologie, la réflexion porte sur l'interprétation du problème du mal et du bien, et cela restera le point de mire de tout système philosophique, de toute morale, de toute religion. Les stoïciens parlent de deux sortes de maux, et de deux sortes de biens: ceux qui dépendent de nous, et pour lesquels il n'y a rien à demander, et ceux qui ne dépendent pas de nous et pour lesquels l'indifférence tranche tout, car ce qui n'existe pas, ne mord pas. Les choses qui ne dépendent pas de nous ne sont pas de vrais biens, il n'y a de vrai bien que la vertu, et elle dépend de nous. Plus tard, Grégoire le Grand parlera de "la vertu de rectitude", qu'il faut posséder "pour se maintenir dans l'innocence", et il parlera aussi de "la violence bouillante des passions", du mal qui "corrompt les moeurs et s'insinue dans les actes"

A notre époque, on parle d'émotions et de leurs effets sur le psychique et sur le corps, et pour ce qui est "d'actes", on parle de compétences émotionnelles nécessaires pour entretenir des relations, dans le domaine personnel ou professionnel. L'être humain reste le centre de tout problème, malgré qu'il soit arrivé à franchir les limites de sa planète.

J'aime lire les ouvrages de Goleman sur l'Intelligence émotionnelle sous cet angle: une continuité dans la réflexion et le travail depuis toujours sur l'homme, afin de mieux le connaître, de déchiffrer ses motivations, ses sentiments, ses comportements. Voici en résumé quelques pages de cette lecture. 

 

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17/10/2014

Le bonheur et la solitude

Xperia 031.jpgIls ne dépendent pas complètement de nous-mêmes. Le bonheur et la santé sont relatifs parce que nous les évaluons en nous comparant aux autres. Le mécanisme de la comparaison sociale est un fondement de la psychologie humaine, nous nous comparons afin de connaître la vérité sur nous-mêmes. Nous nous mesurons en relation avec les autres, et cette comparaison est utile parce que ce sont les indices relationnels, sociaux qui ont de l'importance pour notre vie, bien plus que les indices objectifs (notre poids est important parce que nous le comparons au poids de ceux qui sont autour de nous). Des études ont montré le lien entre le bonheur et le revenu. Par exemple, on a présenté à des étudiants de Harvard deux mondes imaginaires entre lesquels ils devaient choisir: vous gagnez 50.000 par an, et votre voisin 25.000; vous gagnez 100.000 par an, et votre voisin 200.000. La plupart ont choisi la première situation. D'où la conclusion que ce n'est pas le bonheur en soi qui compte, mais sa position. Et cela semble s'appliquer non seulement au revenu, mais aussi à la vie personnelle. La fidélité et la loyauté à l'égard de notre partenaire est affectée selon que l'environnement nous offre plus ou moins d'alternatives attirantes, la satisfaction sexuelle est aussi basée sur des données comparatives (enquêtes dans diverses publications, conversations entre amis, etc.). Selon la psychologie positive, la comparaison sociale ferait partie d'une stratégie d'entraînement au bonheur (à condition de se comparer à plus malheureux que soi), avec l'habitude de se souvenir de ce qui est bon et d'oublier ce qui est mauvais, et avec la technique de se raconter de belles histoires. Quelqu'un qui a entraîné son esprit à chercher les erreurs, aura acquis la prudence et l'habileté à anticiper les problèmes et les trahisons (un avocat, un expert comptable). Ce sera un bon professionnel, nous dit Seligman, mais pas forcément une personne heureuse. Penser positivement apparaît aujourd'hui comme la clé indispensable pour réussir, s'améliorer, bien communiquer. Néanmoins, le risque existe de ne plus évaluer correctement la réalité et ses défis. Penser positivement pourrait être moins motivant pour agir, et la stratégie du verre à moitié vide serait plus utile. 

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06/08/2014

Livre

Peter Brook.jpgLa lecture de ce livre de Peter Brook sur Shakespeare, m'a fait penser à un quatrain qui appartient à un poète, dramaturge du XIXe "Le monde est ainsi, une comédie/Et nous, les acteurs qui l'interprétons/ Nous n'avons de plus fort désir/Que de mériter des applaudissements" (en original: "Aşa e lumea, o comédie / Iar noi artiştii care-o jucăm / N-avem dorinţă alta mai vie / Decât aplauze să merităm!”). D'ailleurs, l'idée de la vie comme une scène, sur laquelle chacun va jouer son rôle, était ancrée dans la pensée littéraire et philosophique depuis des siècles. Grand connaisseur  de l'univers shakespearien, qu'il a rendu au public par des mises en scènes réalisées depuis 1945, Peter Brook nous rappelle dans cet ouvrage à quel point Shakespeare est unique. Loin d'appartenir au passé, les mots écrits sont des sources pour créer des formes nouvelles, avec chaque nouvelle production. "Il n'y a pas de limites à ce que nous pouvons trouver dans Shakespeare", et nous y sommes aidés par les centaines de personnages, de situations et d'expériences, par la complexité du monde extérieur -social, politique, psychologique-, et du monde de l'esprit. Une interrogation fascinante semble traverser ce petit texte qui nous partage des impressions et des moments de travail: comment le sens, un certain sens, peut-il venir à la forme, et comment arrive-t-il à se couler dans une autre forme? L'universel est à chaque fois particulier, et vice-versa. J'ai choisi quelques extraits qui pourront être lus plus facilement dans le document que voici.

26/04/2014

Les biais sociaux

intelligence émotionnelle, biais sociaux, inconscient, comportement, cerveau, livreLes diverses études qui se sont intéressées à l'incidence des émotions sur la prise des décisions ont montré qu'une intelligence émotionnelle élevée permet de diminuer les biais comportementaux. 
Néanmoins, la même dimension émotionnelle peut avoir une influence multiple (positive ou négative) sur les mécanismes de décision. En 2005, Greenwich propose une classification selon deux critères: émotionnel / cognitif et individuel / collectif, dont il résulte quatre catégories de biais. Le biais cognitif individuel (ce qui est arrivé était inévitable et prévisible), le biais cognitif collectif (le conformisme collectif ou les croyances communes), le biais émotionnel individuel (la sur confiance des dirigeants, l'addiction, la peur, la cupidité, l'aversion liée aux pertes et aux regrets, la pensée magique, l'optimisme, l'orgueil), le biais émotionnel collectif (l'effet de panique, la pression des pairs). Le courant issu de l'économie et de la gestion considère que les émotions sont néfastes et qu'elles sont susceptibles d'induire des biais sur les décisions. Mais depuis une quinzaine d'années un autre courant se développe à partir de la découverte que le traitement émotionnel de l'information précède le traitement cognitif (Damasio, 1994). Dans ce contexte, l'intelligence émotionnelle représente un champ d'application très large dans le domaine du management: elle devrait avoir une incidence positive sur le leadership, sur la gestion du changement, sur l'adaptation professionnelle, sur la gestion des équipes, et on sait maintenant mesurer son effet sur la performance au travail, et sur le degré de satisfaction des cadres et des employés. 
Le site brainpickings.org présente un ouvrage récent qui nous invite à un voyage dans notre cerveau caché, celui qui est responsable de nos décisions les plus importantes, vues comme le résultat de biais sociaux inconscients. Son auteur, Shankar Vedantam, ancien éditorialiste au Washington Post, au Département du comportement humain, explique comment nos préjugés les plus imperceptibles se glissent à travers notre moi conscient, en menant à des erreurs cognitives subtiles, qui se situent en deçà de la lisière de notre conscience. Nos actions et nos intentions se trouvent souvent en désaccord, et cela va des erreurs financières basées sur des jugements inadéquats, au vote manipulé, ou aux conflits entre des peuples, des nations, des groupes.

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