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01/10/2013

Notre cerveau (2)

 

émotions,première impression,cerveauLes réseaux et les circuits de notre cerveau qui produisent nos sentiments et nos émotions décryptent aussi ceux d'autrui. Cette capacité à réfléchir au fonctionnement interne d'autrui est appelée théorie de l'espritNous savons que les émotions négatives sont plus fortes (ont un plus fort impact) que les émotions positives, et au cours de l'évolution, cela a été nécessaire à notre adaptation (il n'aurait pas été prudent de traiter nos ennemis comme nos amis). 

Parfois, une personne ou un comportement nous laisse une première impression négative -et nous n'y pouvons rien. Aujourd'hui on sait comment notre cerveau réagit et pourquoi: http://youtu.be/eK0NzsGRceg


P-S. News:  http://www.entheos.com/Hardwiring-Happiness 

07/09/2013

La pensée autonome (2)

août septembre 2013 002.JPGAprès plus de 30 ans de règne absolu de la psychanalyse en France, dans la culture, l'éducation, les médias, il y a eu le choc 2004 -2005: la publication du rapport de l'INSERM sur l'efficacité des psychothérapies, et sa suppression du site du Ministère de la Santé, sous la pression du puissant lobby psychanalytique. Une brèche venait de s'ouvrir dans le mur de cette pensée hégémonique, dont la capacité de séduction continue encore d'opérer en France, en Argentine et au Brésil. Dans le reste du monde occidental, la psychanalyse est dépassée, ses théories invalidées et obsolètes, son endoctrinement tari.. Paru en 2005, Le livre noir de la psychanalyse a représenté l'événement majeur dans la critique du freudisme et un ouvrage salutaire dans l'information du public ( lire sur Amazon les commentaires qui résument parfaitement l'ouvrage). Dans son introduction Pourquoi un livre noir de la psychanalyse?, la coordinatrice de l'ouvrage Catherine Meyer écrit: "La connaissance de l'homme, de sa vie psychique, a beaucoup évolué depuis un siècle. Il existe bien d'autres approches que celle des psychanalystes pour appréhender, analyser et soigner la souffrance mentale. Il y a une vie après Freud: on peut, en thérapie, travailler sur un inconscient non freudien, on peut aussi s'intéresser à l'enfance, à la sexualité, à l'histoire et aux émotions de chacun sans adhérer aux concepts freudiens. (...) Sigmund Freud a influencé notre propre manière de vivre, c'est l'évidence. Il est important pour chacun de nous de savoir quelle est la part de science, de philosophie et d'illusion qui préside à cette conception de l'homme."
 
J'ai quelques raisons pour lesquelles j'ai voulu rappeler Le Livre noir de la psychanalyse. Sur le "marché" de la souffrance psychique, la psychanalyse se voit forcée "d'adapter" son discours, comme une église qui feint l'ouverture, tout en veillant plus que jamais à la préservation de son dogme. Comme une église, elle cherche des territoires, là où cela paraît encore possible : l'espace méditerranéen, l'Amérique latine, l'Europe de l'est. On sait bien que la force de cette pensée unique réside dans son système de formation, à savoir dans son appareil institutionnel, qui lui a permis de se maintenir en tant que thérapie de prédilection. Dans la Roumanie de Ceausescu, la psychanalyse était enseignée en Faculté des lettres, et les ouvrages de Freud pouvaient être consultés à la Bibliothèque Centrale Universitaire de Bucarest. C'est comme ça, d'ailleurs, que j'ai connu Freud. Et si sa place était dans un cours de littérature et de philosophie, et non sur le terrain du soin, c'est peut-être parce que l'ironie voulait qu'un totalitarisme idéologique n'accepte pas la concurrence d'un autre totalitarisme intellectuel..Pendant mes plus de 20 ans vécus en France, j'ai été amenée à déchiffrer à quel point la société française était imprégnée de la pensée freudienne. 
 
Il est évident que les progrès de la science authentique vont vaincre les dernières résistances.
En 2009, L'Institut de Santé des Etats-Unis lançait un programme de recherche en neurosciences sur 5 ans financé à hauteur de presque 40 millions de dollars - Human Connectome Project  -  l'objectif étant d'établir une carte des réseaux du cerveau, ce qui facilitera la compréhension des troubles tels la dyslexie, l'autisme, l'Alzheimer, la schizophrénie.
La formation des spécialistes (souvent multidisciplinaire) figure parmi les enjeux de taille de ce siècle. En Roumanie, la prise en charge des enfants autistes est confrontée non seulement au manque de structures sociales et éducationnelles, au manque de financement, au chaos institutionnel, en général, mais aussi, ce qui est peut-être pire, à la mentalité des Roumains, qui sont insensibles aux besoins de leurs semblables, cela générant des situations indignes d'un pays européen, ainsi que l'explique une série d'articles sur ce sujet . La principale structure "Nous vainquons l'autisme" est une ONG, et les projets qu'elle déroule sont basés sur des thérapies comportementales. J'ai eu peur de découvrir quelque approche psychanalytique, au nom de ces vieilles relations intellectuelles entre la Roumanie et la France (XVIIIe), mais non.. Il existe des psychanalystes roumains (qui exercent en Roumanie), donc formés probablement en France, mais il existe aussi des psychiatres roumains, hongrois, qui ont choisi d'exercer dans les pays anglo-saxons ou nordiques, en évitant soigneusement la France et sa psychiatrie dynamique (certains au prix de gros efforts passant par l'apprentissage obligatoire d'une langue scandinave..). 
 





27/08/2013

Livre

livre,mémoire,violence,victimesL' ouvrage Le livre noir des violences sexuelles du Dr.Muriel Salmona, traite d'un aspect assez tabou en France. L'auteur ne fait pas que s'intéresser à la souffrance psychique due aux violences, et au mécanisme de la violence, mais explique en quoi le déni est responsable de la perpétuation des violences. Si les troubles psycho-somatiques des victimes reconnues et secourues sont dépistés, la prise en charge se fera plus facilement et permettra de traiter les conséquences post-traumatiques. Il serait possible de faire reculer cette violence à condition de l'identifier, de la dénoncer et de la réprimer plus efficacement par la loi. Il s'agit de lutter contre toutes les formes de violence, contre toutes les formes de domination, masculine, patriarcale, parentale, contre les stéréotypes sexistes et toutes les discriminations. Prendre la pleine mesure de la gravité des violences et de leur immense coût humain signifierait ne plus les considérer comme une fatalité, ne plus les justifier, et se donner les moyens de changer de politique de santé et de société.
En voici quelques extraits:

"Les concepts humains fondamentaux tels que l'amour, la Famille, la Patrie, le Travail, l'Education, la Santé vont être utilisés de façon perverse et justifier toutes les violences. Ainsi va s'installer une confusion entre le langage de la tendresse, de la protection, du soin, et celui de la violence, "aimer" justifiant la possession et l'emprise. Il n'existe pas dans notre société d'espace sécurisé si ce n'est pour les prédateurs. (...) Et c'est bien ce déni qui est responsable de l'abandon où sont laissées les victimes, puisque les reconnaître mettrait en péril l'illusion de sécurité, d'où l'impunité quasi-totale dont bénéficient les agresseurs et la perpétuation implacable des violences.(...) Comme les violences ne sont pas censées exister dans ces espaces sécurisés puisqu'elles sont maquillées, leurs conséquences ne sont jamais reconnues comme telles, avec pour conséquence que les victimes ne seront ni dépistées, ni protégées, ni soignées. (...) La méconnaissance de la généalogie de la violence, de ses causes et surtout de ses mécanismes génère donc, en l'absence d'explications cohérentes et logiques pour les comprendre, la croyance en une violence inhérente à la condition humaine, non-éradicable; une violence 'ordinaire' à contenir et à maintenir cachée. (...) Oui, la violence est grave, fréquente, colonisant les victimes et générant une véritable addiction chez les agresseur, souvent 'contagieuse', transmissible d'individu à individu, et de génération en génération, avec de lourdes conséquences sur la qualité de vie, sur la santé, l'intégrité physique et psychique des victimes." (pp. 156-161).

Sur le sujet, voir aussi les sites web: Le livre noir des violences sexuelles  et Mémoire traumatique  
 
 

17/08/2013

La pensée autonome

totalitarismes, pensée autonome, personnalité, conscience de soiQuand Hannah Arendt parle de la banalité du mal, il faudrait entendre le mal rendu possible par l'indifférence, l'obéissance, la soumission, et aussi la participation, d'une manière ou d'une autre, des gens tout à fait ordinaires. Primo Lévi décrit "la zone grise" comme une zone de frottement entre les oppresseurs et les victimes. "Les motivations et les justifications sont beaucoup plus importantes (…) Exprimées dans des formulations différentes, et avec une arrogance plus ou moins grande selon le niveau mental et culturel de celui qui parle, toutes reviennent, pour l’essentiel, à dire les mêmes choses : je l’ai fait parce qu’on m’a commandé de le faire ; d’autres (mes supérieurs) ont commis des actes pires que les miens ; étant donné l’éducation que j’ai reçue et le milieu dans lequel j’ai vécu, je ne pouvais pas faire autre chose ; si je ne l’avais pas fait, un autre l’aurait fait à ma place, et plus durement."  (Les naufragés et les rescapés, Quarante ans après Auschwitz, Gallimard, 1989, 2011).

En se référant à un autre totalitarisme, celui-ci engendré par la Révolution, Panaït Istrati écrivait en 1929: "Je ne proteste pas contre la masse. Elle, la misérable, a toujours eu faim et n’a songé au sublime qu’en vertu de son ventre. Elle est à absoudre. Mais comment absoudre ceux qui sortent de son sein, se proclament son élite, s’imposent des salaires limités pour la galerie et accaparent, étouffent, écrasent, volent, violent, tuent dans le silence. N’est-ce pas là, à jamais, la faillite morale d’une Révolution ? Il m’est absolument impossible de faire le bilan de cette immoralité. Elle remplirait des volumes et comprendrait toute la hiérarchie, du sommet à la base, dans l’URSS et dans l’Internationale, certains pour y avoir trempé, d’autres pour avoir vu faire et n’avoir rien dit, tous pour tout savoir et tout cacher, aux yeux du monde qui a, au moins, le droit à l’espoir (…). Ils ont installé, consciemment, l’injustice chez eux. Ils ont corrompu de vastes couches sociales, et plus particulièrement les misérables, pour se faire des majorités et pour gouverner. Leur corruption est des plus inhumaines : si vous voulez manger, même maigrement, il faut être dans la "ligne", il faut encore dénoncer le camarade frère qui s’y refuse. C’est ainsi que la Russie est parvenue à cette ignominie (…) : jeter la moitié de la même classe contre l’autre moitié (…). (Vers l'autre flamme, Confessions pour vaincus, Paris, 1980).

Il semblerait que l'Histoire ne renonce jamais à certains schémas. Les causes se sont peut-être modifiées, mais le phénomène de la pensée totalitaire est en train de revenir sous la forme du fondamentalisme religieux, puisque les idéologies n'existent plus. On le reconnaît facilement dans sa spécificité, qui est celle d'empêcher, voire d'écraser la pensée autonome. Une méta-analyse universitaire récente explique comment l'intelligence et la religiosité sont corrélées négativement : Abstract ou  New meta-analysis...


Selon le modèle de la personnalité proposé par Robert Cloninger, aux 4 traits de tempérament et aux 3 traits de caractère qui la résument s'ajoute une autre dimension, qu'il appelle la cohérence. Celle-ci serait la faculté de l'esprit à se contempler lui-même et à examiner le parcours de sa vie. Le pilier de la cohérence de notre personnalité n'est autre chose que la conscience de soi, à savoir la façon dont nous percevons notre Moi comme étant le nôtre, unique et inscrit dans le temps et dans l'espace. C'est la conscience de soi qui nous permet de développer notre bien-être, une vie satisfaisante, notre bonheur. Notre spiritualité aussi implique un progrès de la conscience, la bonté et l'espoir.