23/10/2017
Emotions souhaitées et non-souhaitées
(Photo- Le cadran solaire, Nice)
Une étude publiée dans le journal de American Psychological Association vient contredire l’idée que les gens doivent toujours chercher le plaisir pour être heureux. Les personnes qui ont connu plus d’émotions qu’ils n’auraient souhaitées ont rapporté une satisfaction accrue de la vie et moins de symptômes dépressifs, indépendamment de la nature de ces émotions. Les gens sont vraisemblablement plus heureux ou satisfaits quand ils éprouvent les émotions qu’ils souhaitent, même si ces émotions sont désagréables, comme le seraient la colère et la haine. Le bonheur est beaucoup plus que ressentir le plaisir et éviter la souffrance. Il consiste à faire des expériences précieuses et qui aient du sens, et cela inclut aussi les émotions que nous jugeons appropriées d’avoir dans une situation donnée. Toutes les émotions peuvent être positives dans certains contextes et négatives dans d’autres, peu importe si elles sont agréables ou non.
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17/09/2017
Le biais littéraire
(Photo -Matin d'été à Nice)
"La littérature, dont les principes organisateurs sont le mythe -c'est-à-dire l'histoire ou le récit- et la métaphore -c'est-à-dire le langage figuré et les images -est un monde libéré, le monde du libre épanouissement de l'esprit" (Northrop Frye, A Double Vision)
"Si vous voulez savoir ce qu'est l'hystéro-neurasthénie, par exemple, ne lisez pas un traité de psychiatrie; lisez Hamlet. Si vous voulez savoir ce qu'est la démence terminale ne lisez pas un traité de psychiatrie; lisez Le Roi Lear " -écrit Fernando Pessoa. Il est incontestable que la littérature reste le meilleur moyen de comprendre les comportements humains, les émotions, les sentiments. (Lisez Shakespeare)
La question de la conscience (the Hard Problem) reste ainsi ouverte. Jusqu'à ce que les neurosciences et la philosophie arrivent à formuler une même vérité, nous pouvons approcher la conscience humaine d'une certaine façon par le biais de l'art. Il est peut-être vrai que la seule chose que l'esprit humain est incapable de comprendre est soi-même. Les personnages et les situations recréés et rencontrés dans la littérature nous aident à nous regarder nous-mêmes et à nous développer émotionnellement. (The Hard Problem)
(Extraits) Rosa MONTERO, La chair (La Carne, 2016) Editions Métailié, Paris, 2017
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17/07/2017
Le TSPT
(Photo- Promenade des Anglais, Nice)
L’altération des souvenirs factuels et émotionnels des traumatismes est au premier rang des recherches et des technologies en cours dans le domaine des sciences de la mémoire, note l’écrivain Wendy Walker dans une note à la fin de son roman Tout n’est pas perdu (All is not forgotten). Des scientifiques ont réussi à altérer des souvenirs factuels et à atténuer leur impact grâce aux médicaments et aux thérapies décrits dans ce livre, et ils continuent de chercher la drogue qui les ciblera et les effacera complètement. Si l’intention originale des traitements qui altèrent la mémoire était de soigner les soldats sur le terrain et d’atténuer les manifestations du TSPT, leur utilisation dans le monde civil a déjà commencé –et elle sera probablement extrêmement controversée.
Le psychiatre (qui est le narrateur dans le roman) offre au lecteur d’intéressantes explications sur le fonctionnement de la mémoire et sur les nouveaux traitements du syndrome post-traumatique. Dans une note précédente publiée sur ce site, on trouvera quelques références sur les faux souvenirs et sur les blessures émotionnelles. Mais parce que souvent le biais de la littérature est meilleur professeur, j’ai réuni des extraits du roman de Wendy Walker dans un document qui peut être lu ICI.
18:10 Publié dans Compétences émotionnelles/Emotional Intelligence, Conseil/Consultancy, Littérature, Livre, Science | Tags : livre, littérature, psychologie, mémoire, trouble du syndrome post-traumatique | Lien permanent | Commentaires (0)
30/05/2017
(Re)Lecture à propos du corps
(Photo- Cannes, Festival du film 2017)
« L’homme occidental apprend peu à peu ce que c’est que d’être une espèce vivante dans un monde vivant, d’avoir un corps, des conditions d’existence, des probabilités de vie, une santé individuelle et collective, des forces qu’on peut modifier et un espace où on peut les répartir de façon optimale. Pour la première fois sans doute dans l’histoire, le biologique se réfléchit dans le politique ; le fait de vivre n’est plus ce soubassement inaccessible qui n’émerge que de temps en temps, dans le hasard de la mort et de la fatalité ; il passe pour une part dans le champ de contrôle du savoir et d’intervention du pouvoir. (…) L’homme, pendant des millénaires est resté ce qu’il était pour Aristote : un animal vivant et de plus capable d’une existence politique ; l’homme moderne est un animal dans la politique duquel sa vie d’être vivant est en question. »
Dans son Histoire de la sexualité (1976) le philosophe Michel Foucault analyse comment un certain type de savoir sur le sexe a été mis en discours, quels sont les rapports entre le pouvoir, le savoir et le sexe dans les sociétés occidentales, comment les procédés par lesquels la volonté de savoir relative au sexe, qui caractérise l’Occident moderne, a fait fonctionner les rituels de l’aveu dans les schémas de la régularité scientifique. Les rappels chronologiques sont là pour expliquer que l’essor du capitalisme et une nouvelle éthique du travail ont permis l’évolution vers des nouvelles techniques pour maximaliser la vie, vers une intensification du corps, vers une problématisation de la santé et de ses conditions de fonctionnement.
« Il s’agit moins d’un discours sur le sexe que d’une multiplicité de discours produits par toute une série d’appareillages fonctionnant dans des institutions différentes. Le Moyen Age avait organisé autour du thème de la chair et de la pratique de la pénitence un discours assez fortement unitaire. Au cours des siècles récents, cette relative unité a été décomposée, dispersée, démultipliée en une explosion de discursivités distinctes, qui ont pris forme dans la démographie, la biologie, la médecine, la psychiatrie, la psychologie, la morale, la pédagogie, la critique politique. (…) Depuis la pénitence chrétienne jusqu’à aujourd’hui, le sexe fut matière privilégiée de confession. (…) L’aveu a été, et demeure encore aujourd’hui, la matrice générale qui régit la production du discours vrai sur le sexe. »
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