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01/12/2017

L'humour est un signe d'intelligence

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(Photo- A Cimiez

Albert Einstein avait l’habitude de dire que son intelligence était due à son humour d’enfant. De nombreuses études ont mis en évidence le lien entre l’humour et l’intelligence. Des chercheurs ont découvert récemment que les personnes amusantes, particulièrement celles qui apprécient l’humour noir, ont un QI plus élevé que les personnes moins drôles. Ils montrent que pour traiter et produire l’humour, on a besoin également de compétences cognitives et émotionnelles. Les personnes drôles ont une intelligence verbale et non-verbale plus élevée, elles ont moins de troubles et sont moins agressives.

Les personnes qui ont de l’humour ne sont pas simplement intelligentes, elles sont aussi une compagnie très agréable. Un solide sens de l’humour est lié à une intelligence émotionnelle élevée et représente une qualité préférée chez un partenaire (elle semble plus élevée chez les hommes). Les psychologues évolutionnistes décrivent l’humour comme un trait génétique qui indique la forme du mental et l’agilité intellectuelle des éventuels partenaires. Dans des études consacrées à l’attirance, hommes et femmes considèrent que les individus drôles sont plus attirants, et que l’humour est l’une des plus importantes qualités chez un partenaire à long-terme.

En psychologie, on emploie le terme « style d’humour positif » pour caractériser les personnes qui ont recours à l’humour pour mettre en valeur les relations et réduire les conflits. Ce type d’humour est associé à la satisfaction relationnelle, à l’extroversion et à l’estime de soi élevée. Avoir une perspective humoristique de la vie est aussi une excellente stratégie de gestion. Cela aide à mieux gérer le stress et l’adversité. Les styles d’humour noir, plus négatif -comme l’ironie, le sarcasme, l’autodérision – n’offrent pas les mêmes bénéfices. Au contraire, ils ont tendance à aliéner les personnes et sont plus souvent associés à l’humeur dépressive et à la violence.

Les personnes drôles font rire les autres, mais aussi et surtout, elles se font rire. La neurobiologie montre que le rire produit des modifications dans le cerveau, ce qui explique probablement le lien entre l’humour et l’intelligence. Ressentir des émotions positives, comme la joie, le divertissement, le bonheur, augmente le niveau de dopamine dans le cerveau. La dopamine nous fait nous sentir formidablement bien, mais elle ouvre « les centres de l’apprentissage » dans le cerveau, ce qui stimule et développe davantage de connexions neuronales. Par conséquent, nous aurons plus de flexibilité et de créativité dans notre processus de raisonnement, et nous trouverons mieux et  plus vite des solutions. Cela accélère aussi notre mémoire de travail.

L’évidence montre qu’en réalité l’humour agit sur les perspectives de la confiance, de la compétence et du statut, ce qui rend les individus drôles plus influents. L’humour rend les gens attentifs, il facilite la communication des messages et l’apprentissage. Il constitue un outil puissant que beaucoup de leaders de succès utilisent afin d’améliorer la cohésion de l’équipe et la culture de l’organisation. Des études sur les organisations positives montrent que plus nous sommes détendus au travail, plus nous sommes productifs et moins nous courons le risque du burn out.  

Le cercle vertueux dont parle la théorie du « broaden and build » (« élargir et construire ») consiste en l’amélioration du bien-être, puisque ressentir des émotions positives à travers l’humour modifie nos pensées, actions et réponses physiologiques. Dans le domaine de l’éducation, l’humour est une aide efficace à l’apprentissage. Des cours dispensés avec humour sont appréciés par les étudiants, qui ont ainsi une meilleure compréhension et mémorisation du sujet traité.

 

Références : Being funny is a sign of intelligence, according to science (dans le corps de l’article d’origine on peut trouver des liens à quelques études  -dont deux en format PDF).

N.B. Vous pouvez retrouver d'autres notes autour du même sujet, plus ou moins, en tapant le mot "humour" dans la case Rechercher, colonne de gauche. 

11/11/2017

Le cerveau de neurones et le cerveau de silicium

(Photo- Le miroir d'eau, Nice)Intelligence artificielle, révolution NBIC, livre, formation,

L’intelligence artificielle ne devrait pas être considérée comme une mode, mais prise très au sérieux parce qu’elle va bouleverser le monde du travail et l’économie dans son ensemble. Il faudra repenser entièrement le système de formation. L’école dans le monde forme les enfants à des métiers où ils vont être laminés majoritairement par l’intelligence artificielle, alors qu’il faudra les former à aller là où l’intelligence artificielle ne peut pas aller –explique Laurent Alexandre, chirurgien et neurobiologiste, spécialiste des nouvelles technologies, auteur de plusieurs livres sur le sujet (dont le tout récent est La Guerre des Intelligences) et que l’on peut entendre également dans des entretiens à la radio ou dans la presse. Si le système éducatif n’évolue pas très vite, les progrès de l’IA vont creuser les inégalités sociales. Le risque à long terme consistant en une intelligence artificielle qui tuerait l’humanité semble céder la priorité à un problème immédiat: l’augmentation des écarts sociaux si les gens ne sont pas préparés pour résister à l’IA. « Comme l’IA va être quasi gratuite et va faire de mieux en mieux les tâches humaines, nous risquons d’être dans une société où seuls les gens très intelligents, très innovants, très doués pourront trouver du travail. L’école aujourd’hui ne prépare pas les enfants, notamment des milieux défavorisés, à résister à l’IA. »

Il faudra dé-professionnaliser, surtout tout ce qui est technique et qui va être remplacé par l’intelligence artificielle. En 2030, un comptable n’aura pas sa place, il sera remplacé par des logiciels performants et puissants. De même, les chauffeurs routiers avec des camions qui sauront conduire seuls dans les vingt prochaines années. Tout ce qui fait partie des « savoirs techniques » va poser un problème. A ce jour, on forme les enfants à des métiers qui ne leur permettront pas d’être compétitifs face à l’intelligence artificielle, alors qu’on devrait les éloigner des secteurs où l’IA sera forte. Dans le futur, il faudra miser sur les humanités, l’esprit critique, tout ce qui est multidisciplinaire. L’Intelligence artificielle ne sait pas faire du « transfer learning » (utiliser un savoir pour faire autre chose), analyser transversalement un sujet. Il faudrait donner aux enfants des savoir-faire transversaux, de la multidisciplinarité, des objets à lire, leur apprendre à travailler en groupe. « Il faudrait mettre des Montessori à la place des ZEP. Une bonne partie des patrons de la Silicon Valley ont été formés dans des écoles Montessori. »

L’IA va laminer des professions. « Aux Etats-Unis, le chauffeur-livreur-camionneur représente plus de 3 millions de personnes. La reconversion d’un camionneur de 50 ans n’ayant pas de culture générale, ne sachant rien faire d’autre, qui a quitté l’école à 16 ans, ne va pas être une mince affaire. On ne va pas reconvertir les 3 millions de chauffeurs américains d’un claquement de doigts. La reconversion des comptables ne va pas être simple non plus. Une minorité d’entre eux deviendront experts-comptables, et les autres ? Il existe des logiciels d’IA qui remplacent intégralement un comptable. La radiologie sera faite par l’IA dans pas longtemps, mais je n’ai aucun souci pour les radiologues qui sont Bac +10, je suis plus inquiet pour les camionneurs » - dit le scientifique.

 « La révolution NBIC [Neurotechnologies, Biotechnologies, Internet, Sciences Cognitives] n’est pas juste une révolution de plus. Elle comporte trois différences avec la vague technologique de 1870-1910. D’abord, la France de la Belle Epoque était en pointe. Elle dictait au monde le rythme du changement. Aujourd’hui elle passe à côté des NBIC. »

« Nous sommes au pied du mur, ou plutôt au pied d’une croissance explosive et vertigineuse de nos capacités technologiques (…) Rester dans l’ignorance et le déni est le meilleur moyen d’aboutir au pire des scénarios (…) Celui d’un monde inégalitaire ou seuls les meilleurs sortiraient vainqueurs, laissant la multitude à la merci d’une neurodictature. »

« L’IA n’est plus un choix, mais le sens de l’Histoire. »

« Nous vivons la période la plus enthousiasmante, exaltante, fascinante et vertigineuse que l’humanité ait connue. Des chantiers inimaginables s’ouvrent : conquêtes de l’espace, recul de la mort, maîtrise de notre cerveau, transmission de pensée, manipulation du vivant. »

« L’aristocratie de l’intelligence n’est pas acceptable parce que la passion de l’égalité qui caractérise nos démocraties occidentales rendra la croissance des inégalités de QI insupportable. »

 Nous avons réalisé une sélection d’extraits de l’ouvrage « La guerre des Intelligences » sous forme de document PDF, que vous pourrez lire ici. L’ouvrage nous a semblé intéressant parce qu’il présente le point de vue d’un scientifique français, qui se rapporte aussi au système éducatif et de formation existant en France. L’écart entre les Etats-Unis (les pays anglosaxons) et d’autres pays occidentaux dans les domaines de la recherche risque de devenir encore plus visible dans les années à venir. Les autres pays européens, ceux qui sont sortis du totalitarisme communiste après 1989, resteront vraisemblablement à la traîne, comme des pays du tiers monde. Dans l’UE, il y aura des sociétés à plusieurs vitesses -c’est déjà le cas. 

 Voici également d’autres notes qui parlent de l’Intelligence: Les technosciences et l’homme amélioréPossibilités de l’intelligencesDéfinir l’intelligence .  

 

  

 

23/10/2017

Emotions souhaitées et non-souhaitées

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(Photo- Le cadran solaire, Nice)

Une étude publiée dans le journal de American Psychological Association vient contredire l’idée que les gens doivent toujours chercher le plaisir pour être heureux. Les personnes qui ont connu plus d’émotions qu’ils n’auraient souhaitées ont rapporté une satisfaction accrue de la vie et moins de symptômes dépressifs, indépendamment de la nature de ces émotions. Les gens sont vraisemblablement plus heureux ou satisfaits quand ils éprouvent les émotions qu’ils souhaitent, même si ces émotions sont désagréables, comme le seraient la colère et la haine. Le bonheur est beaucoup plus que ressentir le plaisir et éviter la souffrance. Il consiste à faire des expériences précieuses et qui aient du sens, et cela inclut aussi les émotions que nous jugeons appropriées d’avoir dans une situation donnée. Toutes les émotions peuvent être positives dans certains contextes et négatives dans d’autres, peu importe si elles sont agréables ou non. 

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01/08/2017

Astuces basiques de notre cerveau

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(Photo- Chemins de Fer de Provence, Nice)

Il existe des milliers de techniques psychologiques pouvant nous aider à nous sentir mieux et à apprendre à nous réjouir de chaque nouvelle journée. Voyons ce qu’en dit notre corps lui-même, d'après les neuroscientifiques qui, eux, savent parfaitement quand et pourquoi notre cerveau nous fait éprouver une sensation de satisfaction.  

Apprendre à dire merci. Lorsque nous remercions une personne, ou le destin, pour quelque chose, nous nous concentrons sur les aspects positifs de la vie. Des études menées ont montré la relation qui existe entre la gratitude et le bien-être subjectif. La pensée reconnaissante améliore l’humeur, la gratitude étant un trait affectif important pour le bien-être subjectif. Les souvenirs agréables déclenchent la production de sérotonine dans la région du cortex antérieur cingulaire. Cette technique est souvent utilisée dans le traitement de la dépression.

Résoudre un seul problème à la fois. Notre cerveau n’arrête jamais de chercher des solutions à chaque problème qui nous préoccupe, ce qui lui fait dépenser énormément d’énergie. C’est pourquoi, quand le cerveau fatigue et que le problème n’a pas trouvé de solution, nous nous sentons anxieux et agacés. D’autre part, pour chaque décision réussie, notre cerveau se gratifie lui-même avec une dose de neurotransmetteurs qui apaise le système limbique, et nous aide, encore une fois, à regarder le monde sous un meilleur jour. Il est donc réellement utile d’essayer de traiter un seul problème à la fois.

Ne pas refouler les choses. Parler de ce qui nous tracasse. Traverser une situation désagréable ou pénible sans en parler, et parler de cette situation, les deux font appel à deux régions distinctes du cerveau. Dans cette dernière possibilité, les émotions négatives ont moins d’impact sur notre bien-être. Chaque fois que nous parlons d’une situation difficile, notre cerveau déclenche une production de sérotonine et réussit même à trouver à cette situation des côtés positifs.

Toucher et embrasser. Pour les humains, l’interaction sociale est vraiment importante. Différentes formes de soutien physique, toucher et embrasser, peuvent accélérer le rétablissement après une maladie. Si nous enlevons l’interaction tactile de notre vie, notre cerveau va percevoir cette absence de la même manière qu’il perçoit la souffrance physique, parce que les mêmes régions dans le cerveau s’activent dans les deux cas. En revanche, cela déclenche le processus qui affecte notre humeur et contribue au développement de la dépression.

Apprendre, apprendre, et encore apprendre. Pour le cerveau, acquérir des connaissances signifie s’adapter constamment à un environnement en changement. Par ce processus, notre cerveau se développe et il récompense avec de la dopamine, l’hormone de la joie, ses propres efforts pour absorber et pour traiter l’information nouvelle. Si nous souhaitons être heureux, n’hésitons pas à apprendre des choses nouvelles.

Faire du sport. L’activité physique représente un stress pour le corps, mais dès que ce stress prend fin, notre corps reçoit une récompense: une dose d’endorphines, libérées par la glande pituitaire. L’effet ressemble à celui que procurent les opiacées (la morphine), qui diminuent la douleur et améliorent l’humeur. Nous n’avons pas besoin de courir le marathon pour arriver à ce résultat, même une marche banale peut faire des merveilles ! On sait que beaucoup d’écrivains et de compositeurs considèrent la marche comme indispensable à leur créativité.

Essayer toujours d’avoir un bon sommeil. Pour cela, nous devons nous protéger les yeux avec un masque, afin que notre cerveau soit dans le noir et qu’il secrète de la mélatonine, une hormone qui ralentit les processus dans le corps, l’aidant ainsi à refaire et à améliorer le niveau de sérotonine dans l’hypothalamus. Si le cerveau détecte un changement dans l’éclairage, il déclenche et libère l’hormone du stress qui éveille rapidement le corps. Un bon sommeil dans le noir, de 6-8 heures par jour est important.

Planifier des attentes agréables. Le processus d’attendre quelque chose d’agréable est similaire au mécanisme du réflexe salivaire. Notre cerveau en réalité fait l’expérience du plaisir simplement en anticipant l’événement agréable. C’est pourquoi nous sommes impatients de compter les minutes ou les heures qui nous séparent d'un moment spécial –un anniversaire, un mariage, rencontrer un ami, la fin d’une longue journée de travail…

 

Adaptation de l’article: 8 tips from neuroscientists on how to become perfectly happy