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01/05/2018

Neurosciences, management, bouddhisme

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(Photo Nice- Jardin Albert Ier)

Avec les neurosciences et les sciences cognitives, un nouveau type de société semble prendre forme : celle de l’individu capable, qui dépasse ses limites, qui augmente sa propre valeur par le travail et l’échange, dans l’action. Dans cette société de l’autonomie, c’est le potentiel caché qui confère de la valeur à l’individualisme : tout devient possible, l’individu pourra transformer ses handicaps en atout par une création qui augmente sa valeur en tant que personne. Ainsi que le prouve l’explosion de recherches en la matière, les neurosciences sont devenues profondément sociales. Le cerveau humain est l’objet le plus complexe, l’organe le plus élaboré et le plus abouti dans l’évolution des espèces, il est aussi un système évolutif en constante transformation dont la principale fonction est l’anticipation ou la reconnaissance, un simulateur d’action, un générateur d’hypothèses dont la propriété principale est la décision. Le cerveau est beaucoup plus en relation avec le reste du corps qu’avec le monde extérieur, et le comportement, qui inclut les pensées, les émotions et les actions, est principalement conditionné par les mécanismes cérébraux. Une nouvelle articulation se met en place entre les neurosciences et les psychologies comportementales et cognitives (ou sciences comportementales) pour expliquer non seulement les pathologies et la souffrance psychique, mais également les questions liées au bien-être et à l’amélioration de performances individuelles

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06/04/2018

Angoisse et défense

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(Photo- à Nice, le 1er avril)

La psychologie (la thérapie) existentielle s’occupe d’un certain type de conflit qui survient lorsque l’individu prend conscience des enjeux ultimes de l’existence : la mort, la liberté, l’isolement fondamental, l’absence de sens. Confrontés à ces questions, nous souffrons tous d’un certain niveau d’angoisse, nous partageons une souffrance commune, propre à la condition humaine, mais certains y sont exposés plus que d’autres. La littérature et la philosophie, qui se penchent depuis des millénaires sur ces grandes questions, peuvent nous aider, la thérapie aussi parfois, dans la mesure où elle repose sur l’empathie et sur une relation de communication authentique. Mais surtout ce qui nous vient de l’extérieur de nous-même et nous permet de sortir de nous-même  -dit Irvin Yalom, psychiatre américain, auteur de Existential Psychotherapy, ouvrage publié en 1980 et traduit récemment en français. Il n’existe que deux manières de se confronter aux enjeux existentiels: l’angoisse (suscitée par la vérité) ou le déni, dilemme bien résumé par Cervantes qui fait dire à Don Quichotte : « Que préférez-vous, la folie du sage ou la sagesse du fou ? ». Le propre de la psychologie/la thérapie existentielle consiste à rejeter ce dilemme : la sagesse ne conduit pas à la folie, ni le déni à la santé mentale. Pour douloureuse qu’elle soit, la confrontation aux fondamentaux de l’existence se révèle être thérapeutique  - explique-t-il dans l’Introduction. A l’ancienne formule (freudienne) : Pulsion > angoisse > mécanisme de défense se substitue l’équation : Conscience des enjeux ultimes > angoisse > mécanisme de défense. (Thérapie existentielle

En se fixant pour cadre le point de vue de la psychologie existentielle, ce livre récent qui traite du harcèlement fusionnel explique pourquoi et comment l’adulte dépendant affectif cherche à dénier ses angoisses par un mécanisme de défense: la fusion avec autrui. Psychologue clinicien, l'auteur a été conduit par ses propres recherches cliniques à identifier les quatre grands comportements de l’adulte fusionnel: immaturité (l’immaturité psycho-affective, la personnalité dépendante), effacement (le refus de grandir, le rejet des caractéristiques de l’adulte), passivité (le refus de s’affirmer, la dévalorisation), dépendance (le refus d’agir, l’évitement de la décision, de l’action, l’auto-sabotage). A la différence du harcèlement moral, selon lequel s’affrontent un harceleur et une ou plusieurs victimes, le harcèlement fusionnel peut être défini comme un ensemble de comportements répétés d’agrippement, d’accaparement et de dépendance par lesquels un adulte force une autre personne à le prendre en charge, ce qui entraîne chez celle-ci une déstabilisation affective et psychologique. En guise de présentation, voici une sélection d’extraits dans ce document

Plus d’informations sur Irvin Yalom et la psychologie /la thérapie existentielle dans cette interview de Psychologies, et sur le site de l’auteur, dont ses interviews.

Comme d'autres grands esprits, et dans une existence assez brève, Spinoza a trouvé du sens à la vie et a marqué l'histoire de la pensée. "Spinoza est un point crucial dans la philosophie moderne. L'alternative est: Spinoza ou pas de philosophie..."(Hegel).

 "Je résolus de chercher s'il existait quelque objet qui fût un bien véritable, capable de se communiquer, et par quoi l'âme, renonçant à tout autre, pût être affectée uniquement, un bien dont la découverte et la possession eussent pour fruit une éternité de joie continue et souveraine." (Spinoza, Traité de la réforme de l'entendement). 

Tout ce que nous faisons doit servir à l'avancement et à l'amélioration, dit Spinoza. L'âme, la raison, la connaissance, les émotions et le corps, tout doit nous amener vers la Joie. "Qui se connaît lui-même et connaît ses affections clairement et distinctement, est joyeux." (La note de CEFRO Emotions et connaissance (2014)

 

11/03/2018

Peut-on décider de son bonheur?

(Photo- Mimosa à Nicebonheur,facteurs,décision,neurosciences,études

Le courant de la psychologie positive a contribué, durant ces vingt dernières années, à éclaircir la recherche psychologique avec sa science du bonheur, du potentiel humain et de l’épanouissement, en partant du principe que les psychologues ne devraient pas s’occuper que de la maladie mentale mais aussi de ce qui valorise la vie. Le bonheur est décrit comme le fait d’éprouver des émotions positives- la joie, l’enthousiasme, la satisfaction- combinées avec des émotions plus profondes et du sens. Cela suppose une mentalité positive envers le présent et optimiste envers le futur. Les experts en bonheur expliquent que celui-ci n’est pas une caractéristique stable ou inchangeable, mais quelque chose de flexible que nous pouvons travailler pour avancer dans la vie. S’efforcer d’avoir une vie heureuse est une chose, s’efforcer d’être heureux tout le temps est irréaliste. La recherche actuelle montre que la clé d’un plus grand bonheur et du bien-être est la flexibilité psychologique.

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11/11/2017

Le cerveau de neurones et le cerveau de silicium

(Photo- Le miroir d'eau, Nice)Intelligence artificielle, révolution NBIC, livre, formation,

L’intelligence artificielle ne devrait pas être considérée comme une mode, mais prise très au sérieux parce qu’elle va bouleverser le monde du travail et l’économie dans son ensemble. Il faudra repenser entièrement le système de formation. L’école dans le monde forme les enfants à des métiers où ils vont être laminés majoritairement par l’intelligence artificielle, alors qu’il faudra les former à aller là où l’intelligence artificielle ne peut pas aller –explique Laurent Alexandre, chirurgien et neurobiologiste, spécialiste des nouvelles technologies, auteur de plusieurs livres sur le sujet (dont le tout récent est La Guerre des Intelligences) et que l’on peut entendre également dans des entretiens à la radio ou dans la presse. Si le système éducatif n’évolue pas très vite, les progrès de l’IA vont creuser les inégalités sociales. Le risque à long terme consistant en une intelligence artificielle qui tuerait l’humanité semble céder la priorité à un problème immédiat: l’augmentation des écarts sociaux si les gens ne sont pas préparés pour résister à l’IA. « Comme l’IA va être quasi gratuite et va faire de mieux en mieux les tâches humaines, nous risquons d’être dans une société où seuls les gens très intelligents, très innovants, très doués pourront trouver du travail. L’école aujourd’hui ne prépare pas les enfants, notamment des milieux défavorisés, à résister à l’IA. »

Il faudra dé-professionnaliser, surtout tout ce qui est technique et qui va être remplacé par l’intelligence artificielle. En 2030, un comptable n’aura pas sa place, il sera remplacé par des logiciels performants et puissants. De même, les chauffeurs routiers avec des camions qui sauront conduire seuls dans les vingt prochaines années. Tout ce qui fait partie des « savoirs techniques » va poser un problème. A ce jour, on forme les enfants à des métiers qui ne leur permettront pas d’être compétitifs face à l’intelligence artificielle, alors qu’on devrait les éloigner des secteurs où l’IA sera forte. Dans le futur, il faudra miser sur les humanités, l’esprit critique, tout ce qui est multidisciplinaire. L’Intelligence artificielle ne sait pas faire du « transfer learning » (utiliser un savoir pour faire autre chose), analyser transversalement un sujet. Il faudrait donner aux enfants des savoir-faire transversaux, de la multidisciplinarité, des objets à lire, leur apprendre à travailler en groupe. « Il faudrait mettre des Montessori à la place des ZEP. Une bonne partie des patrons de la Silicon Valley ont été formés dans des écoles Montessori. »

L’IA va laminer des professions. « Aux Etats-Unis, le chauffeur-livreur-camionneur représente plus de 3 millions de personnes. La reconversion d’un camionneur de 50 ans n’ayant pas de culture générale, ne sachant rien faire d’autre, qui a quitté l’école à 16 ans, ne va pas être une mince affaire. On ne va pas reconvertir les 3 millions de chauffeurs américains d’un claquement de doigts. La reconversion des comptables ne va pas être simple non plus. Une minorité d’entre eux deviendront experts-comptables, et les autres ? Il existe des logiciels d’IA qui remplacent intégralement un comptable. La radiologie sera faite par l’IA dans pas longtemps, mais je n’ai aucun souci pour les radiologues qui sont Bac +10, je suis plus inquiet pour les camionneurs » - dit le scientifique.

 « La révolution NBIC [Neurotechnologies, Biotechnologies, Internet, Sciences Cognitives] n’est pas juste une révolution de plus. Elle comporte trois différences avec la vague technologique de 1870-1910. D’abord, la France de la Belle Epoque était en pointe. Elle dictait au monde le rythme du changement. Aujourd’hui elle passe à côté des NBIC. »

« Nous sommes au pied du mur, ou plutôt au pied d’une croissance explosive et vertigineuse de nos capacités technologiques (…) Rester dans l’ignorance et le déni est le meilleur moyen d’aboutir au pire des scénarios (…) Celui d’un monde inégalitaire ou seuls les meilleurs sortiraient vainqueurs, laissant la multitude à la merci d’une neurodictature. »

« L’IA n’est plus un choix, mais le sens de l’Histoire. »

« Nous vivons la période la plus enthousiasmante, exaltante, fascinante et vertigineuse que l’humanité ait connue. Des chantiers inimaginables s’ouvrent : conquêtes de l’espace, recul de la mort, maîtrise de notre cerveau, transmission de pensée, manipulation du vivant. »

« L’aristocratie de l’intelligence n’est pas acceptable parce que la passion de l’égalité qui caractérise nos démocraties occidentales rendra la croissance des inégalités de QI insupportable. »

 Nous avons réalisé une sélection d’extraits de l’ouvrage « La guerre des Intelligences » sous forme de document PDF, que vous pourrez lire ici. L’ouvrage nous a semblé intéressant parce qu’il présente le point de vue d’un scientifique français, qui se rapporte aussi au système éducatif et de formation existant en France. L’écart entre les Etats-Unis (les pays anglosaxons) et d’autres pays occidentaux dans les domaines de la recherche risque de devenir encore plus visible dans les années à venir. Les autres pays européens, ceux qui sont sortis du totalitarisme communiste après 1989, resteront vraisemblablement à la traîne, comme des pays du tiers monde. Dans l’UE, il y aura des sociétés à plusieurs vitesses -c’est déjà le cas. 

 Voici également d’autres notes qui parlent de l’Intelligence: Les technosciences et l’homme amélioréPossibilités de l’intelligencesDéfinir l’intelligence .