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01/10/2018

Cerveau et comportement

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(Photo- La vitrine)

L’émotion, la cognition et le comportement forment le triangle d’or des neurosciences sciences cognitives, qui se proposent d’expliquer la personne humaine par la connaissance du cerveau. Mais nous savons que déjà la philosophie, l’art, la littérature ont porté, au fil des siècles, une réflexion constante sur l’homme en tant que corps, âme, esprit, être de parole et de relation.

Spinoza : « L’âme est un certain mode déterminé du penser et ainsi ne peut être une cause libre, autrement dit, ne peut avoir une faculté absolue de vouloir ou de non vouloir ; mais elle doit être déterminée à vouloir ceci ou cela par une cause, laquelle est aussi déterminée par une autre, et cette autre l’est à son tour par une autre, etc. »

E.M. Cioran : « N’importe quel malade pense plus qu’un penseur. La maladie est disjonction, donc réflexion. Elle nous coupe toujours de quelque chose et quelquefois de tout. Même un idiot qui éprouve une sensation violente de douleur dépasse l’idiotie ; il est conscient de sa sensation et se met en dehors d’elle, et peut-être en dehors de lui-même, du moment qu’il sent que c’est lui qui souffre. Semblablement, il doit y avoir, parmi les bêtes, des degrés de conscience, suivant l’intensité de l’affection dont elles pâtissent. »

« Penser, c’est courir après l’insécurité, c’est se frapper pour des riens grandioses, s’enfermer dans des abstractions avec une avidité de martyr, c’est chercher la complication comme d’autres l’effondrement ou le gain. Le penseur est par définition âpre au tourment. »

« Depuis toujours je me suis débattu avec l’unique intention de cesser de me débattre. Résultat : zéro. Heureux ceux qui ignorent que mûrir c’est assister à l’aggravation de ses incohérences et que c’est là le seul progrès dont il devrait être permis de se vanter. »

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02/07/2018

Pour une relecture (2)

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(Photo- La mer à Juan-les-Pins)

 

CEFRO vous propose trois notes antérieures:

Re (Lectures) sur la volonté

Le courage de changer (1)

Le courage de changer (2)

 

et un article qui résume certaines des connaissances actuelles sur l’empathie, paru dans Les Echos : L’empathie, une affaire de biologie 

01/06/2018

Le besoin de narration

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(Photo- Dans la bibliothèque de Greenville

Le récit est essentiel à toute société humaine et les théoriciens évolutionnistes essaient de comprendre pourquoi. L’approche littéraire évolutionniste a montré que l’on pouvait retrouver beaucoup d’éléments communs à l’intrigue dans les machinations de nos cousins primates, les bonobos. La plus ancienne ouvre littéraire connue est l’Epopée de Gilgamesh, gravée sur des tablettes babyloniennes il y a 4.000 ans. Ce qui est surprenant, c’est qu’elle soit lue encore de nos jours et que certains de ses éléments de base, comme la romance masculine, puissent se retrouver dans beaucoup de récits populaires depuis. Les spécialistes du « Darwinisme littéraire » se demandent ce qui fait une bonne fiction, et pourquoi certains récits, de « L’Odyssée » à « Harry Potter », ont un tel succès populaire. Les peintures rupestres dans la grotte Chauvet et la grotte de Lascaux, en France, il y a 30.000 ans, décrivent des scènes dramatiques qui devaient être probablement accompagnés d’un récit oral.

Le besoin de narration et même la dépendance à la fiction sont à ce jour scrutés dans une perspective neurocognitive, comportementale. Le biologique, le psychologique, le social sont interdépendants. L’homme se distingue de l’animal par sa capacité à raconter des histoires, la narration étant la plus puissante forme de communication. Notre cerveau fonctionne comme un mécanisme narratif. Les psychologues et les théoriciens littéraires ont identifié un nombre de bénéfices attribués à la dépendance narrative. L’idée unanimement acceptée est que la narration est une forme du jeu cognitif qui aiguise notre esprit, en nous permettant de simuler la réalité autour de nous et d’imaginer des stratégies, particulièrement dans des situations sociales. Le récit nous apprend des choses sur les autres, il est également un exercice d’empathie et de la théorie de l’esprit. Les images du cerveau ont montré que l’écoute ou la lecture de récits activaient des régions du cortex impliquées dans le traitement des informations sociales et émotionnelles. Plus on lit de la fiction, meilleure sera notre empathie envers les autres.

Dans son livre Pourquoi lire les classiques?, Italo Calvino explique que ces lectures peuvent avoir, dans la jeunesse, des vertus formatrices parce qu’elles donnent une forme à nos expérience futures, « en leur fournissant des modèles, des termes de comparaison, des schémas de classification, des échelles de valeur, des paradigmes de beauté ». Ces relectures, à l’âge mûr, nous permettent de retrouver ces constantes qui font partie de nos mécanismes intérieurs. Il finit son article, qui est un beau plaidoyer pour la lecture, en citant Cioran : « Alors qu’on préparait la ciguë, Socrate était en train d’apprendre un air de flûte. "A quoi cela servira-t-il ? lui demanda-t-on. – A savoir cet air avant de mourir.’’ » (Des extraits dans ce document PDF).

 

Références: Our fiction addiction

Les bons récits

Psychologie et mythologie 

Le récit, c'est la vie

Activité Erasmus+

01/05/2018

Neurosciences, management, bouddhisme

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(Photo Nice- Jardin Albert Ier)

Avec les neurosciences et les sciences cognitives, un nouveau type de société semble prendre forme : celle de l’individu capable, qui dépasse ses limites, qui augmente sa propre valeur par le travail et l’échange, dans l’action. Dans cette société de l’autonomie, c’est le potentiel caché qui confère de la valeur à l’individualisme : tout devient possible, l’individu pourra transformer ses handicaps en atout par une création qui augmente sa valeur en tant que personne. Ainsi que le prouve l’explosion de recherches en la matière, les neurosciences sont devenues profondément sociales. Le cerveau humain est l’objet le plus complexe, l’organe le plus élaboré et le plus abouti dans l’évolution des espèces, il est aussi un système évolutif en constante transformation dont la principale fonction est l’anticipation ou la reconnaissance, un simulateur d’action, un générateur d’hypothèses dont la propriété principale est la décision. Le cerveau est beaucoup plus en relation avec le reste du corps qu’avec le monde extérieur, et le comportement, qui inclut les pensées, les émotions et les actions, est principalement conditionné par les mécanismes cérébraux. Une nouvelle articulation se met en place entre les neurosciences et les psychologies comportementales et cognitives (ou sciences comportementales) pour expliquer non seulement les pathologies et la souffrance psychique, mais également les questions liées au bien-être et à l’amélioration de performances individuelles

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