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01/06/2015

La pensée positive et le progrès

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(Photos Nice: les cactus en mai)
 
Un article publié récemment sur le site Alternet explique pourquoi la manie de l'espoir est une partie de l'endoctrinement corporatiste, et pourquoi la croyance que nous nous dirigeons vers un futur glorieux défie la réalité. Quelle serait donc la signification du progrès? Plus loin, un aperçu de cet article qui peut être lu ICI.

L’histoire n’est pas linéaire, et l’idée que le progrès moral accompagne le progrès technique est une forme d’illusion collective qui nous paralyse dans nos actions et nous donne un faux sentiment de sécurité. En fait, on assiste à la montée du totalitarisme, étayé par l’appareil de sécurité et de surveillance le plus terrifiant de l’histoire humaine. Un théoricien du XIX e, Jean-Louis Blanqui, prévoyait que le progrès scientifique et technologique, plutôt que d’annoncer le progrès, pourrait devenir une arme terrible entre les mains du capital contre le travail et la réflexion. Le progrès ne peut être tenu pour acquis, l’humanité peut revenir en arrière. La sagesse et la connaissance ne sont pas la même chose. La connaissance traite du réel et du particulier, c’est le domaine de la science et de la technologie, tandis que la sagesse traite de la transcendance, elle nous permet de voir et d’accepter la réalité, dans ce qu’elle a d’absurde et de désordonné. Elle n’est pas liée au progrès, et à travers les âges, elle est une constante : L’Ecclésiaste, Homère, Sophocle, Dante, Shakespeare, Beckett ont un trait commun: le pouvoir profond de l’observation de la vie.

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01/05/2015

La mémoire et le regret

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(Photo Nice: Promenade du Paillon)
 
Des ouvrages actuels traitant de l'optimisation du cerveau expliquent le rôle que joue dans ce processus notre mémoire émotionnelle (appelée  mémoire épisodique, ou mémoire du vécu). Nous sommes ce que nous nous rappelons, et notre identité dépend de tous les événements, les gens, les lieux qui sont inscrits dans notre mémoire, et que nous pouvons évoquer. Toutefois, la mémoire n'est pas un disque sur lequel seraient gravés tous ces souvenirs, mais un "praticien qui fait du plagiat de manière créative". Comme dit le personnage d'un roman lu récemment: la mémoire est un animal coopératif, toujours prêt à faire plaisir; ce qu’elle ne peut pas fournir, elle l’invente à l’occasion, improvisant avec application pour remplir les vides. Améliorer notre mémoire aura pour conséquence une meilleure récupération de l'information stockée dans le cerveau, et cela augmentera notre intelligence, montre le livre de Richard Restack The Naked Brain. Le mécanisme des associations, qui consiste à attribuer un sens ou une image à ce que nous voulons mieux faire retenir à notre mémoire de travail, est connu depuis l'Antiquité. Plus importante que la mémoire de travail, la mémoire émotionnelle est un outil psychologique essentiel, grâce auquel nous pouvons revivre ce que nous avons ressenti à un certain moment dans le passé: la tristesse, la déprime, la colère, la joie. L'auteur observe que lorsque nous perdons la mémoire émotionnelle de notre jeunesse, nous ne comprenons plus les jeunes, et si cet oubli progresse, nous risquons de perdre le contact avec nous-mêmes. Il recommande un exercice simple qui consiste à trouver une photo de nous à la moitié de notre âge actuel, et à échanger des lettres entre notre moi actuel et notre moi plus jeune, par rapport aux espoirs et aux problèmes d'hier, et dans la perspective de notre développement. C'est un exercice qui nous permettra de retrouver des émotions et des souvenirs des choses que nous n'avons plus expérimentées depuis des années, un peu comme dans l'épisode de la madeleine de Proust, dit Restack. Je remarquerais toutefois que dans ce fragment littéraire célèbre, il est question de mémoire involontaire - le souvenir n'est pas recherché délibérément, mais il se déclenche à partir d'une association sensorielle - et nous nous rappelons la description exceptionnelle de l'effort que fournit la mémoire afin de retrouver l'image à laquelle renvoie la sensation de goût. Donc, assez loin d'un exercice intentionnel.
La mémoire est liée à notre perception du temps, et des psychologues et des neuroscientifiques s'accordent sur l'idée que cette expérience du temps est créée exclusivement par notre esprit.

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