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01/10/2019

La peur

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(Photo- Livre)

Nous savons maintenant, depuis quelques décennies, que "le cortex préfrontal a perdu son leadership", comme l’affirme, avec humour, Antonio Damasio, dont les travaux en neurosciences sont bien connus. Notre corps envoie en permanence des signaux physiques émotionnels au cerveau (les marqueurs somatiques) pour l’alerter. Ce sont eux qui facilitent la prise de décision en cas de peur. Il existe un circuit lent pour le raisonnement, un circuit rapide pour les émotions : l’interaction de nos deux routes cérébrales détermine chacun de nos choix. Le cerveau émotionnel (la route basse) réagit en quelques millisecondes à un stimulus émotionnel pour produire une première réaction instinctive, une émotion, qui permet à l’individu de se faire une opinion expresse sur une situation donnée (en 500 millisecondes, une première impression: j’aime/j’aime pas). Le cerveau rationnel (la route haute) réagit après-coup pour contextualiser l’émotion et la réguler.

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01/04/2019

Qu'est-ce qui fait votre vie?

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(Photo- Magnolia à Nice)

L'exercice : Accepter la dépendance

Pourquoi ?                                       

Voulez-vous essayer une petite expérience ?

Cessez de respirer. Vraiment. Pour quelques secondes, disons douze, et regardez ce que cela fait.

Je vois dans cette expérience une manière personnelle de reconnaître une vérité profonde, à savoir que notre vie dépend de dix mille choses pour sa survie physique, son bonheur, son amour, sa réussite.

Par exemple, durant trente secondes sans oxygène, la plupart des gens ne se sentent pas bien, après une minute, ils commencent à paniquer, et après quatre minutes, leur cerveau meurt ou il souffre de lésions. Chaque instant, votre vie et votre esprit demandent de l’oxygène : les plantes qui l’exhalent, le soleil qui dirige la photosynthèse, d’autres étoiles qui ont explosé il y a des milliards d’années, tout cela afin de produire chaque atome d’oxygène de votre prochaine minute de respiration. Pensez aux gens sur lesquels vous pouvez compter - et qui représentent les contacts, l’attention, la bienveillance - ou bien aux médecines, aux enseignements philosophiques, à la société civile, aux technologies, ou à tous vos propres bons efforts de l’année dernière, et dont vous bénéficiez à ce jour.

Quelque part, il est effrayant de savoir que nous vivons suspendus à dix mille fils vulnérables, dont beaucoup peuvent être coupés à tout moment. Mais d’autre part, accepter cette vérité peut réduire au silence les mensonges de l’autocritique injustifiée. Bien entendu, nous avons besoin des autres, bien entendu, des causes et des conditions doivent exister pour que quelque chose réussisse, bien entendu, nous ne pouvons pas faire pousser des roses sur un terrain de parking. Nous sommes fragiles, légers, vulnérables, blessés par des riens, et assoiffés d’amour. Quand vous acceptez cette vérité, vous ne serez plus si durs envers vous-mêmes ou envers les autres.  

Accepter la dépendance vous met en harmonie avec la réalité du moment. Toutes les choses qui existent, à partir des hommes à tout faire aux galaxies, naissent et meurent en dépendant de beaucoup d’autres choses. Il n’y a pas à avoir honte de la dépendance, malgré l’accent particulier que notre culture met sur l’indépendance. Pouvoir entendre la voix d’une personne aimée, manger une fraise, prendre une respiration profonde, s’apercevoir de sa dépendance vous amène vers une intense gratitude quand vous comprenez que dix mille vulnérabilités sont en réalité dix mille cadeaux.

Comment ?

Réfléchissez à certaines des nombreuses choses dont vous dépendez. Imaginez que l’année prochaine vous ne fermez plus vos portes à clé, vous renoncez à votre plat préféré, vous ne parlez plus avec votre famille et avec vos amis. Laissez-vous imprégner par l’évidence que vous utilisez ou avez besoin de beaucoup de choses et de personnes au quotidien. Essayez d’adopter une attitude neutre à propos de cela, en sachant que c’est valable pour chacun, non seulement pour vous.

Ensuite, regardez dans la direction opposée et reconnaissez combien d’autres dépendent de vous. Ils sont affectés par votre sourire, par le ton de votre voix, ou si vous oubliez ou non d’acheter le lait en rentrant le soir. Moi, cela me fait me sentir bien : je suis relié plus qu’isolé, je suis une personne qui compte. Je me sens plus tendre et plus aimable envers les autres.

De la même manière que des gens dépendent de vous, vous aussi, vous dépendez de vous. La personne que vous êtes maintenant a été comblée sous multiples formes, petites ou grandes, par les précédentes versions de vous-même. Tel le coureur dans une course à relais, vous passez le bâton chaque jour à celui que vous serez au réveil, le lendemain matin. Pensez à ces nombreuses choses positives que vos précédentes versions de vous-même ont apportées à votre vie : les problèmes résolus, les objectifs atteints, la vaisselle faite, les relations mûries, les leçons apprises. C’est simple et puissant : remerciez-les silencieusement. Comment vous sentez-vous ?

En attendant, regardez comment la future version de vous-même dépend de ce que vous faites aujourd'hui. Doucement, sans forcer, acceptez que cette future version compte sur vous, à cet instant. Qu’est-ce qu’il pourra souhaiter, cet être-là, que vous soyez? Que pourriez-vous faire cette année, ce jour, afin que votre future personne crée - dans son âge moyen ou dans sa vieillesse - une existence en sécurité, en bonne santé, heureuse, confortable ?

A la fin, soyez honnête avec vous-même quant à vos besoins et à tout ce qui est important pour vous. Que souhaiteriez-vous nourrir ou étayer ? De manière paradoxale, plus vous serez ouvert à l’humilité de la dépendance, plus vous serez simple et vrai pour arroser votre propre arbre fruitier.

(Adaptation de l'article Accept Dependence de Rick Hanson)

 

Archives CEFRO -Pour une relecture :

Nos émotions sont nécessaires (2017) 

 Acceptons nos émotions (1) 

 Acceptons nos émotions (2) (2016)

 

 

01/10/2018

Cerveau et comportement

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(Photo- La vitrine)

L’émotion, la cognition et le comportement forment le triangle d’or des neurosciences sciences cognitives, qui se proposent d’expliquer la personne humaine par la connaissance du cerveau. Mais nous savons que déjà la philosophie, l’art, la littérature ont porté, au fil des siècles, une réflexion constante sur l’homme en tant que corps, âme, esprit, être de parole et de relation.

Spinoza : « L’âme est un certain mode déterminé du penser et ainsi ne peut être une cause libre, autrement dit, ne peut avoir une faculté absolue de vouloir ou de non vouloir ; mais elle doit être déterminée à vouloir ceci ou cela par une cause, laquelle est aussi déterminée par une autre, et cette autre l’est à son tour par une autre, etc. »

E.M. Cioran : « N’importe quel malade pense plus qu’un penseur. La maladie est disjonction, donc réflexion. Elle nous coupe toujours de quelque chose et quelquefois de tout. Même un idiot qui éprouve une sensation violente de douleur dépasse l’idiotie ; il est conscient de sa sensation et se met en dehors d’elle, et peut-être en dehors de lui-même, du moment qu’il sent que c’est lui qui souffre. Semblablement, il doit y avoir, parmi les bêtes, des degrés de conscience, suivant l’intensité de l’affection dont elles pâtissent. »

« Penser, c’est courir après l’insécurité, c’est se frapper pour des riens grandioses, s’enfermer dans des abstractions avec une avidité de martyr, c’est chercher la complication comme d’autres l’effondrement ou le gain. Le penseur est par définition âpre au tourment. »

« Depuis toujours je me suis débattu avec l’unique intention de cesser de me débattre. Résultat : zéro. Heureux ceux qui ignorent que mûrir c’est assister à l’aggravation de ses incohérences et que c’est là le seul progrès dont il devrait être permis de se vanter. »

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29/06/2017

Minimiser les expériences douloureuses

émotions,négativité,biais,cerveau,pratique

(Photo- Vue de Nice, à Cimiez)

Cette pratique hebdomadaire se veut pragmatique. Il ne s’agit pas de nier ou d’éloigner les expériences désagréables ou douloureuses. Il s’agit de l’effet sur le corps, l’esprit, la relation avec ces expériences, et la mise en place de moyens pour les gérer et se défaire de leur enchevêtrement. Nous pouvons traiter avec gentillesse et douceur la base biologique de notre conscience (comme dit le poète Mary Oliver, « the soft animal of the body »), la protéger et l’apaiser, comme on fait avec un ami cher.

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