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01/03/2019

Les QI, QE, QC, QD dans un monde digital

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(Photo- Le beau mimosa du Lycée Masséna, Nice)

Dans les pays de l’OCDE, quatre emplois sur dix sont créés dans les secteurs hautement numérisés. L’éducation et la formation devront aider à l’acquisition d’un ensemble de compétences nécessaires pour réussir dans le monde de travail digital. Certes, le quotient intellectuel (QI) restera important, mais il ne suffira pas : le quotient émotionnel (QE) ou l'Intelligence émotionnelle, le quotient de curiosité (QC), le quotient digital (QD) entreront en ligne de compte.  


Il existe plusieurs types d’intelligence, et c’est notre travail de les découvrir et de le intégrer dans notre vie. Les sources de l’intelligence peuvent être mesurées en quotients. Pour beaucoup d’entre nous, c’est le QI qui est le plus familier, associé à nos capacités de mémorisation, de recherche de souvenirs, et de raisonnement logique. Il existe un nouveau quotient, le QC, qui mesure la curiosité, et qui se réfère à l’habileté d’une personne à avoir une motivation pour un sujet spécifique. La définition de l’IE, premièrement proposée par les chercheurs Peter Salovey et John Mayer, et popularisée par Daniel Goleman dans son ouvrage « L’Intelligence émotionnelle », c’est la capacité à reconnaître, comprendre et gérer ses propres émotions, et aussi reconnaître, comprendre et influencer les émotions des autres. En d’autres termes, cela signifie avoir la conscience personnelle que les émotions peuvent diriger notre comportement et influencer les autres (positivement et négativement), et apprendre comment gérer ces émotions (les nôtres et celles des autres) particulièrement quand nous sommes sous pression.

L’IE est à la base des compétences critiques (de l’esprit critique). Dans une image adaptée à l’entreprise (un arbre), l’IE comprend plusieurs compétences (les branches de l'arbre): confiance, flexibilité, responsabilité, assertivité, service client, gestion de la colère, compétences sociales, compétences de présentation, communication, travail en équipe, tolérance au stress, empathie, tolérance au changement, gestion du temps, prise de décision. L’IE a une énorme importance, car nous sommes des créatures émotionnelles et nos décisions répondent aux stimuli basés sur nos émotions. Ainsi, notre capacité à augmenter notre IE a un impact sur nos relations, sur la manière dont nous prenons des décisions et nous identifions des opportunités. Voici dix qualités d’une personne émotionnellement intelligente :

L’empathie. Il existe l’empathie affective, qui se réfère à nos sensations et impressions en réponse aux émotions des autres, et l’empathie cognitive, qui est notre capacité à identifier et à comprendre les émotions des autres. L’empathie peut être cultivée et apprise à travers les expériences.

La conscience personnelle. C’est l’art de se comprendre soi-même, en reconnaissant les stimuli et en se préparant à se gérer soi-même de manière active et proactive. La conscience personnelle nous indique comment nous nous voyons, et aussi comment nous voyons ce que les autres perçoivent de nous. Ce deuxième aspect, qui est externe, est le plus difficile à évaluer correctement. Les leaders qui se concentrent sur l’édification d’une conscience personnelle, autant interne qu’externe, cherchent une réaction honnête dans les critiques bien intentionnées, ils demandent quoi plutôt que pourquoi, et ils apprennent ainsi à se voir plus clairement. Il faut se poser des questions introspectives pour soi-même, en gardant un esprit curieux et une aspiration à la connaissance. Pour les autres, il faut chercher des réactions dans un environnement honnête et rassurant.

La curiosité. Albert Einstein disait: "Je n’ai pas de talents particuliers, je suis passionnément curieux ". Toute personne ayant le désir d’apprendre et de s’améliorer, va écrire une histoire de succès. Quand nous sommes curieux, nous sommes passionnés, et quand nous  sommes passionnés, nous sommes amenés à vouloir donner le meilleur de nous. Cet état d’esprit va affecter positivement tous les domaines de notre vie, par exemple les relations. Tout d'abord, les personnes avec un QC (quotient de curiosité) sont en général plus tolérantes à l’ambiguïté. Ce style de raisonnement plus nuancé, sophistiqué et subtile définit la vraie essence de la complexité. Ensuite, le QC conduit avec le temps à des niveaux plus élevés d’investissement intellectuel et d’acquisition du savoir, en particulier dans les domaines de l’éducation, comme la science et les arts.

L’esprit analytique. Les gens les plus intelligents et résolus sont des gens qui réfléchissent profondément, qui analysent et traitent toute l’information nouvelle qu’ils rencontrent. Ils continuent d’analyser l’ancienne information, les anciennes habitudes ou façons de faire, afin de voir s’ils peuvent en extraire des moyens d’amélioration. Nous sommes tous des « analystes » dans le sens que nous réfléchissons à toute nouvelle information. Les gens possédant une bonne IE trouvent des solutions et ce sont aussi des philosophes au quotidien qui s’interrogent sur le pourquoi de l’existence, sur le pourquoi du pourquoi de nos actes, et qui se soucient vraiment de la qualité de leur vie. Avoir un esprit analytique, c’est avoir un appétit sain pour la constante amélioration  de son état d’esprit, et pour l’ouverture aux idées nouvelles.

La confiance (la foi). Une composante importante dans le maintien de l’autocontrôle émotionnel est le pouvoir de la confiance en soi-même, également au présent et à l’avenir. Bien sûr, la confiance seule ne suffit pas, il faut agir, et la combiner avec des valeurs fortes -travail sérieux, persévérance, attitude positive. Il faut consacrer du temps à la méditation, réfléchir à la façon dont nous croyons en nous, générer une plus grande confiance en la personne que nous sommes et que nous voulons être. Le puzzle de notre vie se réalisera d’une manière qui nous fera vivre joyeusement.

Les besoins et les désirs. Un esprit émotionnellement intelligent est capable de discerner entre les choses dont il a besoin et les choses qu’il aimerait avoir. Un besoin, dans le contexte de la pyramide de Maslow, c’est le niveau de base -survie, sécurité, développement. Une fois ce niveau consolidé, nous progressons vers d’autres besoins et désirs. Mais il faut toujours faire la distinction claire entre ce dont on a besoin et ce que l’on désire, et c’est ce que les gens intelligents font, en établissant la priorité des besoins par rapport aux désirs.

La passion. Le leadership inspiré et l’amour pour ce que l’on fait sont nés de la passion pour les gens ou pour un sujet. Les gens avec un haut QE utilisent leur passion et leur but pour alimenter le mécanisme qui les pousse à faire ce qu’ils font. La passion apporte de l’énergie positive qui nous aide à nous développer et nous inspire à vouloir continuer. Ce n’est pas un secret que les gens émotionnellement intelligents et passionnés veuillent persévérer et agir quelles que soient les circonstances.

L’optimisme. Si nous voulons accroître nos opportunités, améliorer nos relations et avoir une pensée claire et constructive, il vaut mieux maintenir une attitude positive. De toutes les choses que nous essayons de contrôler et d’influencer, notre attitude est la première à être sous notre contrôle. Nous pouvons choisir de vivre chaque journée en restant positifs. Quand nous sommes heureux, quand notre état d’esprit et disposition sont positifs, nous sommes plus intelligents, plus motivés et plus efficaces. Le bonheur est au centre, et le succès tourne autour.

La faculté d’adaptation. "Elle n’est pas imitation, elle est pouvoir de résistance et assimilation" (Mahatma Gandhi). Les gens émotionnellement intelligents reconnaissent quand il faut continuer et quand il est temps de changer. C’est la capacité d’adaptation : déterminer quand on reste dans la course, et quand on continue en prenant une autre direction. Cela est valable pour toute stratégie qui ne fonctionne plus, que ce soit dans la façon dont on se traite soi-même, ou les autres, ou la routine quotidienne. Il faut toujours rester ouvert et disponible à s’adapter et à intégrer des éléments nouveaux dans sa réflexion et dans son action. Dans la vie nous avons besoin de changer de parcours et d’estimer nos chances de réussite ou de bonheur en choisissant tel sentier ou tel autre. Il faut reconnaître que nous pouvons toujours changer et toujours recommencer. Ce ne serait pas peut-être pas la décision la plus sage ou la plus prudente, mais seul notre cœur pourra savoir ce qui est ou ce qui n’est pas.

Le désir de réussir pour soi-même et d’aider les autres à réussir. Une personne émotionnellement intelligente est intéressée par le succès et par la réussite non spécialement pour soi-même, mais pour ses pairs. Bien sûr, il faut se poser la question : « Qu’est-ce qu’il y a dans tout cela pour moi ? » Néanmoins, en même temps que nous devons être concentrés sur notre propre intérêt, nous devons également garder le désir et l’espoir de voir les gens autour de nous réussir. Ce n’est pas seulement une excellente protection contre l’envie et l’avidité, mais également une manière de revigorer notre passion qui va nous entraîner vers notre prochain objectif. Cela nous aide de gagner des alliés et de construire des relations puissantes qui vont nous aider réciproquement.

Oublions le QI, c’est le QD, l’intelligence digitale qui va compter dans le futur. Le milliardaire chinois Jack Ma dit que la clé du succès est l’IE, mais que si vous voulez être respecté, vous aurez besoin d’un haut LQ –love quotient, le QI de l’amour. Toutefois, il paraît qu’une clé manque à cette liste, une clé absolument indispensable pour piloter le genre de business que Jack lui-même a fondé. C’est le QD (digital quotient), l’intelligence digitale, qui va devenir essentiel dans le succès individuel et le bien-être de la société. Le problème est que la plupart des nations dans le monde ne comprennent pas correctement ce que le QD est, et quelles sont ses véritables implications pour leur propre radar.

Beaucoup pensent que le QD a quelque chose à voir avec les compétences nécessaires pour bien utiliser les technologies : enlever un bug de son ordinateur, utiliser toutes les fonctions de son Smartphone. En réalité, cela n’est pas le QD. Certains pensent qu’il s’agit de savoir limiter le temps passé devant l’écran, d’être conscient des conséquences qu’une exposition prolongée peut avoir sur les enfants, ou de savoir quand se déconnecter pour éviter l’addiction et l’intoxication digitale. Tout cela n’est pas faux, et cela fait partie du QD, mais en réalité ce n’est que l’un des principaux éléments qui le définissent.

Selon l’Institut du QD (DQ Institute), l’intelligence digitale est « la somme des compétences sociales, émotionnelles et cognitives qui rendent capable l’individu de faire face aux défis et de s’adapter aux demandes de la vie digitale ». Ces demandes augmentent non nécessairement à cause des supports que nous utilisons comme outils, mais à cause des plateformes, des applications et des expériences auxquelles nous avons accès à travers ces outils. De nouveaux médias et de nouvelles plateformes sont lancés chaque année, et ils sollicitent l’attention croissante des utilisateurs, avec des jeunes et des enfants de plus en plus jeunes qui y ont accès sans beaucoup de préparation préalable. A ce jour, un enfant de huit ans a facilement accès à Internet sous une forme ou une autre.

Mais à la différence du QI, vu comme un facteur de l’intelligence génétiquement déterminé, le QD est une compétence qu’il faut construire. Il est le précurseur fondamental du développement du savoir du XXIème siècle nécessaire à la future force de travail, parce que, comme une langue, il est d’autant plus efficace alors qu'il est assimilé à un jeune âge.

Une étude menée sur 38.000 enfants entre 8-12 ans dans 29 pays a établi qu’au moins la moitié avait été exposée à au moins un danger en ligne. Ces menaces se réfèrent à l’empathie digitale réduite, menant à l’anxiété et à la pression sociale parmi les pairs, au temps excessif passé devant l’écran, à la dépendance digitale, au cyber harcèlement, au formatage en ligne, à l’usurpation d’identité, à la mauvaise gestion des données personnelles et à l’exposition aux campagnes digitales de désinformation. Fait plus inquiétant : les jeunes dans les pays émergents sont 1,3 fois plus exposés que leurs pairs vivant dans les pays avancés de point de vue numérique. Un enfant peut avoir accès au monde en ligne depuis sa main, à tout moment et de n’importe où, et cela devrait préoccuper non seulement les parents mais également les éducateurs, les législateurs, le gouvernement, ainsi que les médias et les plateformes et les enseignes de consommation qui doivent comprendre les implications.

Qu’est-ce que cela représente, comme conséquences pour la société ? Dans certaines régions du monde, les réseaux sociaux utilisés par des individus non avertis sont liés à un taux élevé de suicides parmi les adolescents. Ce qui est moins visible, mais très important pour la société, c’est le lien entre le QD et la diffusion de fausses informations. La capacité de désinformation est liée à un QD bas chez les utilisateurs qui partagent cette information. En l’absence d’un discernement sur l’information digitale et des habiletés de réflexion critique, formées au plus jeune âge, les gens sont plus susceptibles de partager des faussent informations sans comprendre les conséquences. Bien sûr, chaque maillon de la chaîne -journaliste, politique, plateforme, organisations de réseaux- devra  s’évertuer à combattre les fausses informations. Néanmoins, la responsabilité revient, en fin de compte, aux utilisateurs. Une autre conséquence d’un QD bas, c’est être victime à la manipulation en ligne, avoir une faible conscience personnelle de ses propres données et une intimité numérique réduite.

Quant à la vie d’une compagnie, le numérique est la clé pour sa survie. Trois facteurs déterminent ce changement radical. Premièrement, la disponibilité de l’information et la capacité à synthétiser les données dans la perspective des affaires. Deuxièmement, les attentes du consommateur. Troisièmement, la vitesse de la lumière avec laquelle apparaissent les compagnies nées digitales, en modifiant les terrains de jeux.

 

Références: 10 qualities you need to develop to improve your emotional intelligence ;

                   Forget IQ.Digital intelligence will be what matters in the future;

                  Why digital is key to a company's survival;

                  L'apprentissage de l'intelligence émotionnelle 

 

 

Commentaires

C'est un très bon texte

Écrit par : Djames | 09/03/2019

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