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02/02/2014

Le goût du réel

 numérique, concentration, déficit attention, livre Goleman, Focus, techniques méditation, personnalité, volontéSur la concentration, ainsi que sur le déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDA ou TDAH), syndrome de notre époque, il existe maintenant une littérature de spécialité assez riche, et de nombreux articles issus de la recherche en neurosciences, psychologie, management, sont publiés tous les jours, particulièrement dans le monde anglo-saxon. Les techniques de la pleine conscience (Mindfulness Based Cognitive Therapy, Mindfulness Based Stress Reduction) nous apprennent comment nous concentrer sur le moment présent, en évitant de disperser notre attention, et en diminuant le stress. Nous arrêtons ainsi de regretter le passé, ou de nous inquiéter pour le futur, nous cessons de ruminer (ce qui n'est pas méditer), car la rumination peut être un facteur de risque pour la santé mentale. En apprenant ces techniques, nous nous ouvrons au flux de notre conscience, aux autres, à la nature 
D'autres approches proposent une médication pour traiter le déficit d'attention , et Big Pharma est présente avec ses solutions, comme on voit dans cette entrée sur Wikipedia  ( aussi dans une note précédente). 
La manière dont nous concentrons notre attention détermine ce que nous voyons. "Your focus is your reality", dit le Maître Yoda, le personnage de Star Wars, nous rappelle un récent article paru dans Business Insider, en envoyant à l'ouvrage de Daniel Goleman "Focus. The Hidden Driver of Excellence"  et à d'autres contributions intéressantes sur le sujet. Dans ce livre, l'auteur  explore le concept de concentration, en expliquant comment notre attention conditionne nos succès dans la vie, car l'attention fonctionne comme un muscle: mal utilisé, il risque de s'atrophier. Il observe que, depuis que nous vivons dans un monde numérique, notre concentration est partielle. Selon lui, il existe trois formes de concentration: intérieure (l'attention qui nous lie à l'intuition, aux valeurs, aux bonnes décisions), dirigée vers les autres (vers ceux qui font partie de notre vie), extérieure (l'attention qui nous lie au monde en général). Goleman parle de son entretien avec une institutrice qui lui a confirmé qu'au fur et à mesure des générations, les enfants avaient des difficultés à lire, trouvaient les phrases longues et compliquées, se plaignaient de ne pas réussir à se concentrer sur les pages d'un livre, et donc, préféraient aller jouer. Il explique que nous sommes confrontés constamment aux éléments qui distraient notre attention -jeux, réseaux-, mais que la manière dont nous communiquons est aussi un facteur qui influence notre concentration. Tout doit être bref, des abréviations, des messages incomplets, des mails vocaux, pour envoyer l'information le plus rapidement possible. Notre attention est moins efficiente. Nous recevons des messages, mais nous ne les filtrons pas avec suffisamment d'attention, nous les survolons.  


Mieux se concentrer est une question d'entraînement et d'éducation, une question de volonté d'abord, car il faudrait vouloir assimiler l'information respective. La réflexion, cela s'apprend, cela s'éduque afin de réussir à se détacher des éléments qui la perturbent. Néanmoins, "rester sur une information", comme il dit, signifie simplement réfléchir, ce qui est un processus cognitif de traitement de l'information, et qui implique aussi bien un temps individuel, que des éléments de personnalité, comme la volonté, la persévérance, l'autonomie, l'estime de soi. Etre présent, c'est le challenge de notre époque.
 
En 1977, le prix Nobel de l'économie Herbert Simon observe que l'information se nourrit de notre attention, donc une plus grande quantité d'information va provoquer un appauvrissement de notre attention, d'où le besoin de gérer de façon efficiente la surabondance d'information. Selon Goleman, il existe deux sortes de sources de distorsion de l'attention: sensorielle et émotionnelle, mais c'est bien la deuxième qui est plus décourageante. Les personnes ayant une bonne concentration vont mieux affronter les turbulences émotionnelles, seront moins sujettes à l'anxiété, à la dépression, au sentiment d'abandon, aux troubles obsessionnels, de comportement. La capacité à détacher notre attention d'une chose et de la focaliser sur aune autre, est essentielle pour notre bien-être. Lorsque notre attention erre, notre cerveau va activer des circuits qui bavardent sur des choses qui n'ont rien à voir avec ce que nous sommes en train d'apprendre. Sans concentration, nous n'allons pas stocker dans notre mémoire ce que nous apprenons. En 1950, Heidegger avertissait des dangers de la révolution technologique, laquelle pourrait amener à la perte de la "réflexion méditative", et compromettre ainsi un mode de réflexion dans lequel il voyait l'essence de notre humanité. La réflexion profonde exige de la concentration. Plus nous sommes distraits, plus nos réflexions sont inconsistantes, et plus elles sont brèves, plus elles sont superficielles. Si Heidegger vivait aujourd'hui, il serait horrifié qu'on lui demande de tweeter..
(Source: Why Focusing Is So Much Harder Now -Business Insider)
 

Commentaires

IL serait bon qu'en France L'education nationale mette en pratique l'education émotionnelle:apprendre à gérer nos émotions et ne passe se laisser submerger par ces dernières.

MC

Écrit par : Marie Claude | 03/02/2014

Tu as parfaitement raison, Marie-Claude, et je me dis qu'avant d'attendre un projet national, peut-être des initiatives pédagogiques sous forme de mini-projets etc. seraient déjà un commencement. Mais pour ça, il faudrait que les adultes soient sensibilisés au sujet..

Écrit par : Carmen Lopez | 03/02/2014

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