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22/07/2013

Notre cerveau



neurobiologie,relations,apprendre,émotions,expériences(Photo personnelle: La cuillette des pommes en famille)

A partir des grandes découvertes de notre époque, un nouveau champ de recherche a pris forme: la neurobiologie interpersonnelle. En grandes lignes, notre cerveau se reconstruit lui-même (construit ses circuits)  à partir de la vie de tous les jours. La manière dont nous choisissons de dépenser les heures irremplaçables de notre vie nous transforme littéralement.Toutes nos relations changent notre cerveau, les plus importantes étant les liens qui nous encouragent, ou qui nous font tomber, parce qu'ils altèrent les circuits délicats qui façonnent nos souvenirs, nos émotions, notre moi. Aujourd'hui on sait, grâce aux imageries cérébrales, que les premiers attachements du bébé mettent leur empreinte sur son cerveau. C'est dans ce point crucial que se forment les modèles (patterns) des comportements de la vie ultérieure, des pensées, du regard sur soi-même, des choix des partenaires de vie. Nous avions l'habitude de penser l'histoire comme ceci: d'abord c'est l'hérédité, après, dans l'enfance, le cerveau se grave de cartes mentales, après quoi nous sommes plus ou moins prêts-finalisés. Or, l'alchimie neuronale continue tout au long de notre vie, au fur et à mesure que nous mûrissons et formons des amitiés, des affaires, succombons à l'amour romantique, choisissons notre âme soeur. Le corps se souvient de la fusion avec la mère, et il cherche son équivalent adulte. Comme les plus sociaux des singes, nous portons en nous un miroir du monde dans lequel chaque relation importante (époux, enfant, ami) façonne le cerveau, qui façonne à son tour nos relations. (...) Les études scientifiques sur la longévité la santé médicale et mentale, le bonheur et la sagesse montrent que les relations de soutien sont la plus ferme prévision de ces attributs pendant notre durée de vie. Les relations d'amour (sens large) modifient le cerveau de manière significative. Notre cerveau sait qui nous sommes, notre système immunitaire sait qui ne nous sommes pas. L'amour (sens large), c'est la meilleure école, mais les taxes sont élevées, et les devoirs sont difficiles. Les scientifiques de l'Université de Californie montrent que les mêmes aires du cerveau qui enregistrent une douleur physique sont activées lorsque quelqu'un est rejeté socialement. Le cerveau change à travers les expériences de notre vie, mais c'est à travers des relations d'amour de toutes sortes -partenaires, enfants, amis proches - que le cerveau et le corps prospèrent réellement. Agréables ou dramatiques, les leçons d'amour laissent une marque profonde. Quand vous êtes avec quelqu'un en qui vous avez confiance, votre cerveau le sait, et il n'a pas besoin de dépenser de l'énergie pour gérer les menaces ou les agents de stress. Au lieu de cela, il peut dépenser son énergie pour apprendre des choses nouvelles ou pour guérir, les portes de sa perception sont grand ouvertes. ( Extraits de l'article de Diane Ackerman, "The Brain on Love", publié dans le New York Times, le 24 mars, 2012)